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Mohand Aouarhoun : La belle voix et le chant d’amour

mardi 24 août 2004, par Hassiba

Le jeune chanteur kabyle Mohand Aouarhoun est à son second album, qui se compose de six chansons, intitulé Ajajih (le brasier), dont le succès est incontestable.

Mohand Aouarhoun est certes connu pour sa modestie, sa simplicité, comme il l’est pour sa belle voix, mais du point de vue poésie, point ! Du moins pour ceux qui le connaissaient depuis son enfance. Agréable surprise en tout cas dans les rangs de ses fans qui ne cessent de s’élargir. Ajajih aura fait découvrir chez ce jeune artiste un véritable talent ; il s’avère un chansonnier complet par la facilité qu’il rencontre à composer des poèmes et de la musique. Avec une musique et un style qui s’apparentent quelque peu au chaâbi kabyle, mais, avec son envoûtante voix, Mohand s’est imprégné d’un cachet propre à lui, ce qui semble lui donner un charme particulier, même s’il estime avoir un “long chemin à faire” dans ce domaine pour avoir toute l’expérience nécessaire, se roder, vu son jeune âge (25 ans), et s’améliorer.

Mohand Aouarhoun a décidément la modestie à fleur de peau. Dans ses chansons où l’amour de jeunesse prend une part importante, telles que L’ghefla (I’incartade de jeunesse), Ayen (pourquoi ?), Anda ken (là où... je croyais), Mohand exprime aussi sa “révolte contre l’injustice, la traîtrise dans l’amour”, et surtout son “amertume” de s’être laissé tromper par les apparences humaines, ingrates, là où il attendait tout le bien du monde. Dans cet album, Mohand Aouarhoun consacrera également un bel hymne aux jeunes “sacrifiés” pour rien (les morts et les blessés) du Printemps noir. Sans prétendre brûler les étapes, affirme-t-il, Mohand Aouarhoun promet encore de très beaux “brasiers” que ses fans ne tarderont pas à découvrir et apprécier, puisqu’il entend ne pas en rester là, malgré ses moyens dérisoires.

L’amour qui le pousse à poursuivre son chemin par ce canal d’expression poétique ne lui laisse pas le choix. La muse inspiratrice “s’empare” de Mohand Aouarhoun à chaque fois qu’il fait, dit-il, une virée dans le massif forestier de Tamgout, montagne trônant à 1 200 mètres d’altitude, juste au-dessus de son village natal, Agraradj, dans la commune d’Aghrib (Azeffoun).

En effet, poursuit notre jeune chanteur, “des virées à Tassount, Taddart Taqdimt, Aguelmim U-Gbanim, Tabriqt U Akkour, Amdiq Taâzrawt, etc., Iieux-dits situés dans cette majestueuse montagne, jalonnés par des étapes millénaires d’histoire, aujourd’hui en déclin malheureusement, suscitent en moi, avoue-t-il, une féconde inspiration et une intense nostalgie de mon enfance, ces récurrents souvenirs qui nous font revoir les traces des précédentes générations dans la plupart de ces endroits, jadis féeriques...”

Bon vent, Mohand !

Par Salah Yermèche, Liberté