Le pape Benoît XVI en visite en France

L’accueil officiel dont a bénéficié Benoît XVI en France est en soi sans équivoque puisque le Pape demeure, malgré la chute du pouvoir de l’Eglise en Europe depuis le début du siècle dernier, le chef de l’Etat souverain du Vatican. Cependant, le couple présidentiel français a affiché une ferveur qu’on ne peut pas qualifier d’innocente lors de la cérémonie d’accueil vendredi du souverain pontife devant les caméras de télévisions du monde entier venues couvrir sa descente d’avion à l’aéroport d’Orly. L’enjeu est de taille car en cette période de panne du système libéral où se creusent de plus en plus les inégalités sociales, le président français, c’est connu, puise dans le symbolique pour opérer de cycliques diversions. C’est donc une véritable opération politico-médiatique qu’ont organisé les services de l’Elysée qui n’ont pas lésiné sur les moyens pour rentabiliser au mieux cette visite officielle.

Hier, au lendemain de son arrivée, le Pape a pu donc célébrer une messe en plein air sur la place des Invalides devant un parterre de citoyens estimés à plus de 200 000 personnes. Une foule composée certes de fidèles mais aussi de partisans prenant en charge le discours politique développé par le président Sarkozy il y a quelques semaines au sujet d’un nouveau concept de laïcité positive. Une remise en question pour certains de la laïcité comme l’a signifié le tollé général parmi des défenseurs de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. En réalité, l’équation est d’autant plus compliquée que la religion chrétienne n’est plus l’unique confession des citoyens français talonnée par un culte musulman que la France de souche et conservatrice voudrait minorer. Cette laïcité positive risquerait donc de fragiliser l’équilibre de religions en France que permettait la laïcité objective dans son esprit originel. De son côté, le Pape ne s’est pas encombré de ces querelles républicaines franco-françaises profitant de la brèche offerte pour réhabiliter le fait religieux. « La foi n’est pas politique et la politique n’est pas une religion », a-t-il déclaré aux journalistes avant de s’adresser aux nombreux fidèles de la place des Invalides en des termes plus explicitement chrétiens.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant