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La Libye rompt ses relations économiques avec la Suisse

dimanche 12 octobre 2008, par Rédaction

La Libye a décidé d’arrêter ses livraisons de pétrole à la Suisse et à rapatrier ses avoirs financiers déposés dans les banques suisses.

La Libye se fâche avec la Suisse.

Officiellement, la Libye répond aux mauvais traitements réservés par les Suisses à ses diplomates et à ses hommes d’affaires. Officieusement, tout le monde se rappelle de l’épisode Hannibal El-Gueddafi, fils du dirigeant libyen, poursuivi par la justice suisse pour motif de violences sur ses domestiques. Le parquet de Genève avait pourtant annoncé au début de septembre l’abandon des poursuites judiciaires contre Hannibal El-Gueddafi, accusé de violences par deux de ses domestiques. Ceux-ci, un Marocain et une Tunisienne, avaient en effet retiré leurs plaintes. Les domestiques disaient avoir été victimes de mauvais traitements de la part du fils du dirigeant libyen et de son épouse Aline, lors d’un séjour dans un hôtel de Genève en juillet dernier. Mais l’affaire a subitement rebondi ce week-end. L’agence officielle libyenne Jana a rendu public un communiqué dans lequel Tripoli gelait toutes ses relations économiques avec la Confédération helvétique. « En raison du traitement réservé à certains diplomates et hommes d’affaires libyens par la police du canton de Genève, la Grande Djamahiryah a décidé d’arrêter de livrer du pétrole à la Suisse et de retirer sept milliards de dollars des banques suisses », précise Jana qui cite une source au ministère libyen des Affaires étrangères. « Elle a aussi décidé de suspendre toute forme de coopération économique avec la Suisse tant que ne seront pas éclaircis les motifs de telles pratiques », ajoute l’agence.

Le groupe pétrolier libyen Tamoil avait annoncé jeudi dernier la suspension de ses livraisons de brut à la Suisse. Tamoil fournit 20% du marché suisse, soit 2,5 millions de tonnes de produits pétroliers par an, et dispose d’environ 330 stations-service dans le pays, ainsi qu’une raffinerie. De source industrielle suisse, on minimise les conséquences de la décision libyenne en notant qu’elle pénalise surtout Tamoil et n’entraînera pas de hausse des prix pour les consommateurs. Une question se pose cependant : qu’est-ce qui motive Tripoli ? Une simple affaire judiciaire close depuis plus d’un mois ? Essam Ezzenati, patron de Tamoil, la compagnie d’investissement pétrolière de la Libye, apporte un début de réponse. Il a dit jeudi que les raffineries de la compagnie en Italie et en Allemagne n’avaient pas été affectées. Farhat Qadara, qui dirige la banque centrale de Libye, a annoncé pour sa part que « la Libye a retiré tous ses dépôts des banques suisses et les a transférés dans d’autres banques européennes ». Cela sous-entend que Tripoli dispose de plusieurs options pour remplacer le partenaire suisse. D’ailleurs, le retour du pays sur la scène internationale et la normalisation de ses relations avec les Etats-Unis et les pays de l’Union européenne compte pour beaucoup dans la rupture libyo-helvétique.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après Le Jeune Indépendant

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