L’Italie veut accélérer l’enquête sur la mort de Calipari

Le différend sur la mort de Calipari le 4 mars à Bagdad a tendu les relations entre Washington et Rome, dirigeant un peu plus la critique sur le soutien du président du Conseil Silvio Berlusconi à la guerre américaine en Irak.

Les soldats américains ont tué Calipari en ouvrant le feu sur un véhicule qui se dirigeait vers l’aéroport de Bagdad avec à son bord l’agent secret, qui escortait la journaliste italienne juste après sa libération.

Les responsables américains ont estimé que les soldats ne devaient pas être sanctionnés car ils avaient respecté le règlement en tirant sur une voiture qui se dirigeait vers un point de contrôle.

L’Italie ne partage pas cet avis et le parquet de Rome a ouvert une enquête le mois dernier sur le meurtre de Calipari, considéré comme un héros national pour avoir protégé Sgrena des balles américaines.

"Du point de vue de l’Italie, il revient à la justice de faire tout ce qui est en son pouvoir, évidemment avec l’appui du gouvernement", a déclaré Gianfranco Fini, ministre des Affaires étrangères, après l’échec des négociations sur une possible enquête commune.

Berlusconi a fait savoir qu’il renverrait l’affaire au Parlement la semaine prochaine.

EXCES DE VITESSE ?

Ce qui n’a pas empêché l’opposition, à un an des élections législatives, de critiquer la politique étrangère du président du Conseil.

"Nous nous sommes retrouvés isolés en Europe en nous alignant sur la position américaine en Irak", a estimé le parlementaire de gauche Ugo Intini.

"En retour, nous risquons d’être humiliés par les Américains eux-mêmes", a-t-il ajouté.

L’Italie a envoyé 3.000 soldats en Irak et a annoncé que le retrait des troupes débuterait en septembre.

Trois juges d’instruction vont entendre la semaine prochaine le diplomate italien et l’agent qui ont pris part à l’enquête commune.

Une équipe de 18 policiers scientifiques vont également entamer une expertise balistique sur la Toyota Corolla, qui a été rapatriée en Italie, dans laquelle Sgrena et Calipari se trouvaient.

A l’aide de lasers et de microscopes, ils vont tenter de calculer d’où les balles ont été tirées, et par qui.

Un responsable de l’US Army a dit cette semaine qu’il contestait deux conclusions du premier rapport : la vitesse de la voiture à son approche du point de contrôle et la nature des communications entre les Italiens et les troupes américaines avant l’accident.

Le gouvernement italien assure que le véhicule roulait à petite vitesse, qu’il n’avait reçu aucun avertissement et que les autorités américaines avaient été averties de l’exfiltration de Sgrena.

D’après CBS News, un satellite-espion américain a filmé la fusillade et a établi que le véhicule roulait à près de 100 km/h à l’approche du point de contrôle.

Par Keith Weir, reuters.fr