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30 morts et 70 blessés à Rafah, dans la Bande de Ghaza

jeudi 20 mai 2004, par Hassiba

Le bilan de cette incursion de l’armée d’occupation israélienne, à Rafah, dans la bande de Ghaza s’élevait, hier soir, à 30 morts et à plus de 70 blessés.

La marche organisée par les différents mouvements palestiniens est devenue une véritable boucherie. Le but de cette marche, à laquelle participaient plus de 3000 personnes, était de protester contre l’invasion de la région de Rafah et plus particulièrement du quartier de Tel Al Soltane, où plus de 21 personnes ont été tuées pour la seule journée de mardi.

Images choquantes

Cette agression qui a débuté mardi à l’aube se poursuit dans une violence inouïe. Estimant que personne ne les écoute, les habitants de Rafah ont décidé de sortir dans les rues pour clamer leur refus de l’occupation et sa condamnation pour les crimes effroyables commis contre leurs concitoyens de Tel Al Soltane. Aucun homme armé ne se trouvait parmi les manifestants lorsqu’ils ont été ciblés par les missiles israéliens. Il s’en est suivi des images très choquantes de corps déchiquetés baignant dans le sang. On compte plusieurs enfants parmi les victimes qui ont été évacuées par ambulances, voitures privées ou même à bord de charrettes vers l’hôpital Abou Youssef El Najar, le seul de la ville, qui compte plus de 90 000 habitants, doté de faibles moyens et qui ne peut en aucun cas faire face à de tels évènements. Un seul bloc opératoire ,c’est insuffisant, surtout que les israéliens empêchent toute ambulance de quitter Rafah pour évacuer les blessés vers les hôpitaux les plus proches comme celui de Khan Younès, la ville voisine.

Selon Shabtaï Gold, porte-parole de l’association Médecins pour les droits de l’homme, l’armée d’occupation israélienne empêchait les ambulances de gagner Rafah à partir de la ville voisine de Khan Younès. Les médecins demandaient de l’aide et invitaient la population à donner du sang. Les blessés, faute de lits en nombre suffisant, étaient soignés à même le sol. « On ne peut pas gérer la situation, aucun hôpital au monde ne le peut », a déclaré le Dr Moawiya Hassanain, principal porte-parole de l’établissement. « J’ai instruction du président Arafat de mobiliser immédiatement toutes nos équipes à Rafah et de déclarer l’état d’urgence dans tous les hôpitaux de la bande de Ghaza. »

Appel à une grève générale

Dans la matinée, un enfant de 16 ans a été abattu par les snipers israéliens, alors qu’un homme de 37 ans, blessé par balle, est mort chez lui par manque de soins médicaux. Aucune ambulance n’a pu venir le transporter à l’hôpital. Les morts de la journée d’hier n’ont pas été enterrés à cause du refus des soldats israéliens. Hier, plusieurs Palestiniens se posaient la question de savoir pourquoi ceux qui, à travers le monde, étaient peinés et consternés lors de l’explosion du char israélien qui a fait six morts parmi les soldats d’occupation dans le quartier d’Ezzeitoune, ne disent rien devant la tuerie de Rafah. Le Fatah, mouvement de Yasser Arafat, a appelé hier à une grève générale de trois jours dans la bande de Ghaza, en signe de deuil pour les victimes de la tuerie de l’armée israélienne à Rafah où 48 personnes ont été tuées en une semaine.

Par Farès Chahine, elwatan.com