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Virée dans les permanences électorales à Tizi Ouzou

Détermination et sérénité

dimanche 21 mars 2004, par Hassiba

Après le petit tumulte du premier jour de campagne et l’écho des tentatives de saborder le travail de proximité des candidats, les choses reprennent progressivement leur cours normal.

Ambiance particulièrement animée dans les permanences électorales des candidats à la présidentielle. Même si l’on a assisté à un début timide de la campagne, celle-ci ne tardera pas à atteindre bientôt son rythme de croisière à voir le branle-bas de combat qui caractérise les sièges des formations politiques engagées dans la bataille électorale. Virée et éclairage.

Tizi Ouzou, fédération du FLN d’abord. Le mouhafadh Akli Arbouche, semble serein ; il fait le point pour ces trois premières journées de campagne. Trois meetings sont déjà organisés par le directoire de campagne de Ali Benflis. “Les conférences que nous avons tenues à Larbâa Nath Irathen, Sidi Naâmane et Aït Yahia Moussa sont une réussite totale et se sont déroulées dans une ambiance bon enfant. Les citoyens ont adhéré à notre démarche”, déclare Arbouche qui nous informe que son parti a ouvert une dizaine de permanences dans les chefs-lieux de wilaya. Quant aux risques de dérapages qui pourraient survenir, suite à l’appel au rejet de la présidentielle par les délégués-dialoguistes, notre interlocuteur ne semble pas inquiété outre mesure. Un meeting des pro-Benflis est prévu, jeudi prochain, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri.

Chez les partisans de Bouteflika, c’est pratiquement la même ambiance.
À la permanence des comités de soutien, sise à l’immeuble de l’artisanat, le staff électoral que président MM. Slimani et Idjri s’affaire à mettre les dernières retouches du programme des meetings. “Jusque-là, on n’a pas encore organisé de conférences publiques, mais nous comptons sortir sur le terrain dès lundi prochain”, note Slimani. Le premier meeting des partisans du président-candidat aura lieu demain à Aïn Zaouia. À propos de la menace des archs de fermer la Kabylie à M. Bouteflika, ses supporters répondent par la sourde oreille. “Nous n’avons été inquiétés par personne, et Bouteflika viendra à Tizi Ouzou mener campagne. Ceux qui menacent de bloquer le scrutin ne représentent qu’eux-mêmes, depuis jeudi, puisqu’ils n’ont pas réussi à paralyser la région : leur appel à la grève a été un fiasco”, dira pour sa part Idjri. Le Parti des travailleurs n’a pas encore finalisé son programme de sorties publiques. On nous informe, par contre, que le programme électoral de la candidate Louisa Hanoune a été, lui, distribué.

Au siège du RCD à la Nouvelle-Ville, les membres du staff électoral sont au four et au moulin. Le directeur de campagne, Mouloud Lounaouci, revient sur le début mouvementé de la campagne électorale. “je viens de déposer plainte contre un voyou qui s’autoproclame délégué pour avoir fait irruption dans le siège de campagne du candidat Saïd Sadi, en proférant la menace de l’incendier”, confirme Lounaouci. Pour ce dernier, les premiers jours de campagne constituent “des moments privilégiés pour un travail de proximité afin de faire connaître le programme du Dr Saïd Sadi”. Sur place, les militants peaufinent le programme des sorties publiques. La première conférence est prévue pour demain à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Ayant pour thème “Saïd Sadi : un homme, un parcours, un combat”, la conférence sera animée par Nordine Aït Hamouda et Mouloud Lounaouci.

Concernant l’empêchement par la violence des activités du RCD ainsi que le saccage de certains de ses sièges, le Dr Lounaouci dira que le “RCD fort du soutien de la population et de la détermination de ses militants saura réagir avec responsabilité”. L’échec de la grève générale des archs dialoguistes est perçu par le porte-parole du MCB comme “une démonstration de la maturité de la population de Kabylie qui a su déjouer cette énième manœuvre orchestrée par les relais de Bouteflika, dont l’objectif est de neutraliser l’électorat de Kabylie foncièrement hostile au président-candidat”.

Pour leur part, les représentants des candidats Fawzi Rebaïne et Abdallah Djaballah ne se sont pas manifestés dans la wilaya de Tizi Ouzou. D’ailleurs, ils n’ont pas ouvert de permanences électorales. Pour le moment du moins. La campagne électorale, timide ces premiers jours, ne tardera pas à prendre des couleurs et de la vigueur très prochainement.

Yahia Akrat, Liberté