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Un nouveau souffle pour le métro d’Alger
jeudi 10 juin 2004, par
Le métro d’Alger toujours en chantier depuis le lancement des travaux en 1983 connaît un nouveau souffle. Devenu prioritaire depuis, ce projet d’envergure bénéficie toujours d’un financement public.
Toutefois, l’intervention d’un financement extérieur dans la réalisation n’est pas écartée puisqu’un avis d’appel d’offres sera lancé à la fin de ce mois de juin et concernera la partie équipements et installations. La France a déjà fait part de son intention avec les déclarations de son ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, Nicolas Sarkozy affirmant que son gouvernement était prêt à accompagner le développement du projet.
Attendu par les usagers qui connaissent au quotidien les inconvénients des transports en commun et de la circulation routière de plus en plus dense et ralentie dans la capitale, le métro d’Alger, les Algérois n’y croyaient plus. Après que des chantiers eurent été installés sur le futur trajet de l’infrastructure et des travaux colossaux entamés, le projet a connu un long arrêt. La population désespérant de pouvoir un jour emprunter ses tunnels le métro est devenu un véritable mythe. Toutefois devenu une priorité, le projet connaît un souffle nouveau. Il a été enfin décidé d’injecter les fonds nécessaires à la poursuite des travaux sérieusement ralentis justement par un des intérêt des autorités et donc un budget nettement insuffisant pour un projet qui nécessite des moyens colossaux. Le projet qui a coûté 400 millions de dollars, et jusqu’à ce mois de mai 2004, a vu la livraison de trois kilomètres de tunnels, quatre stations alors que deux autres stations sont en cours de réalisation avec cinquante pour cent d’état d’avancement, explique un responsable de la direction de l’Entreprise du métro d’Alger. Ces parties achevées font néanmoins partie des programmes lancés en 1992. Le programme lancé récemment comporte quatre kilomètres de tunnels et quatre stations.
Les travaux pour cette partie du projet ont démarré au mois de septembre de l’année 2003. La réalisation de ces infrastructures a été confiée à un groupement d’entreprises algériennes et à une entreprise allemande. Ainsi la finalisation du programme neuf inscrit et dont tous les chantiers sont ouverts, est prévue au plus tard pour le mois d’avril de l’année 2006. Par ailleurs, l’ancien programme se situe entre la place Emir-Abdelkader et le Hamma. Les nouveaux projets ont donc démarré du Hamma vers Haï-El-Badr. Actuellement, les chantiers du métro ont investi des quartiers de l’Est algérois, il s’agit des sites de la Bibliothèque nationale celui se trouvant à proximité du stade du 20-Août, au carrefour des Fusillés, pour atteindre les quartiers d’Amirouche et de Mer-et-Soleil. A été ainsi entamée l’excavation des tunnels après l’installation des chantiers et le creusement des puits d’attaque. Pour ce qui est des stations livrées, il s’agit de celle de la Grande-Poste, la place du 1er-Mai, Aïssat-Idir la station terminus de Haï- El-Badr. Les bâtiments des ateliers à Bachdjerrah ont également été livrés. Au même titre que les premières réalisations, les projets lancés seront financés à partir du budget du Trésor public. Le projet métro a atteint actuellement, selon un responsable de l’Entreprise du métro d’Alger, les 24 milliards de dinars d’autorisation de programme. Notre interlocuteur précise en outre que les autorités algériennes envisagent de poursuivre le parachèvement du projet sur la base d’un financement public.
Toutefois, l’éventualité de procéder à des payements sur lignes de crédits extérieurs en ce qui concerne les dépenses en devises n’est pas écartée. C’est ainsi que dans le cadre des réponses à l’avis d’appel qui concerne les équipements et les installations prévu pour ce mois de juin des propositions extérieures sont attendues. La France, selon les déclarations de son ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie en visite cette semaine à Alger, semble déjà vouloir se lancer dans le bain. Nicolas Sarkozy, qui s’est « réjoui » d’être le premier utilisateur du métro d’Alger lorsqu’il a visité les chantiers, a aussi déclaré que le gouvernement français est prêt à accompagner le projet en participant d’une manière substantielle à son financement.
En dépit de la proposition directe du gouvernement français, les spécialistes proches du projet ne manqueront pas pour leur part d’évoquer l’intérêt que suscite ce projet d’envergure chez un certain nombre d’entreprises étrangères. Dans une première étape le métro dont la livraison est prévue pour 2008 devrait transporter à l’heure de pointe 18 000 à 20 000 voyageurs avec 100 000 voyageurs par jour. Avec les futures extensions prévues sur 8,5 kilomètres, 250 000 voyageurs utiliseront le métro quotidiennement.
F.Z.B., Le Soir d’Algérie