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Un déserteur israélien tue quatre personnes

vendredi 5 août 2005, par Rédaction

A l’approche de la date annoncée pour le retrait d’Israël de Gaza, la tension monte chez les extrémistes juifs opposés au projet. Un jeune déserteur a ouvert le feu sur dans un bus, tuant quatre arabes israéliens, avant d’être lui même lapidé par une foule en colère.

La foule en colère suite au massacre commis par un déserteur israélien.

Treize personnes, dont des passagers du bus et deux policiers, ont été blessées dans cette attaque commise par un jeune soldat extrémiste juif opposé au retrait de Gaza, la plus meurtrière perpétrée contre des arabes en Israël depuis 1990.

Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a dénoncé cette attaque, la qualifiant d’"acte méprisable commis par un terroriste sanguinaire", et il a ordonné à la police de donner la priorité à une enquête approfondie. Les dirigeants des colons ont aussi condamné l’attaque.

Le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a appelé Isra l à empêcher les colons juifs de transporter des armes "parce qu’ils (les colons) sont dangereux pour la sécurité et la paix entre les deux peuples". De nombreux colons juifs transportent des armes, prétendument pour se protéger des agresseurs palestiniens.

Suite à cette attaque, la police de Jérusalem a accru son niveau d’alerte et va augmenter la présence de ses forces dans la Vieille ville, craignant des émeutes de musulmans qui viennent prier vendredi sur un lieu de pèlerinage, selon un porte-parole de la police, Shmulik Ben-Ruby.

D’après la télévision israélienne, l’agresseur est monté dans l’autobus à Shfaram, une ville arabe située dans le nord d’Israël, et a tiré. Il s’agit d’un homme de 19 ans, Edan Natan-zada, venu de Tapuah, une colonie juive extrémiste de Cisjordanie, selon l’armée israélienne.

Son père, Yitzhak, a confié à l’Associated Press qu’il avait déserté son unité dans l’armée il y a quelques semaines, après qu’on lui eut dit qu’il devrait participer au retrait de Gaza.

Selon la radio israélienne, il a été battu à mort par la foule en colère. Après l’attaque, son corps était visible dans le bus. La police avait couvert sa tête avec un sac en plastique noir.

Depuis des mois, des responsables israéliens de la sécurité ont mis en garde contre les extrémistes qui, pour essayer de saboter le retrait israélien, pourraient attaquer des arabes afin de détourner une partie des forces israéliennes du travail qui les attend avec le retrait des colons.

"Cela ne peut pas être détaché du retrait", a déclaré à la télévision israélienne le général israélien retraité Yom-Tov Samia.

Selon la presse israélienne, il s’agit apparemment de l’acte d’un juif extrémiste contre des passagers arabes israéliens. Des députés arabes israéliens ont aussi évoqué une "attaque terroriste" de juifs extrémistes.

Mohammed Barakeh, un membre arabe du Parlement, a déclaré à la télévision Channel 10 que les morts étaient tous des arabes résidant à Shfaram.

Selon la police, l’homme portait une calotte l’identifiant comme un juif orthodoxe et portait un uniforme de l’armée. La police n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat sur les mobiles du tireur.

D’après AP