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Téhéran rejette l’offre américaine au profit de la poursuite de son programme nucléaire

dimanche 13 mars 2005, par Hassiba

Dick Cheney a continué à avertir Téhéran que s’il n’abandonnait pas ses ambitions d’armes nucléaires, les Etats-Unis mèneraient « une action plus dure »

L’Iran est « déterminé » à poursuivre son programme nucléaire, et aucune « menace, pression ou mesure incitative » ne l’y fera renoncer, ont déclaré hier les Affaires étrangères à Téhéran, rejetant le coup de pouce diplomatique annoncé la veille par Washington.

« La République islamique d’Iran est déterminée à utiliser la technologie nucléaire civile, et aucune pression, menace ou mesure incitative ne peut amener l’Iran à renoncer à ses droits légitimes », a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères, Hamid Reza. « Le mensonge et l’hypocrisie constituent le noyau central de la politique étrangère des Etats-Unis et au moment même où la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice parlait de la levée de certaines restrictions, le président américain George W. Bush prolongeait les sanctions économiques contre l’Iran », a ajouté M. Assefi.

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi des mesures d’ouverture économique envers l’Iran destinées à aider les Européens qui négocient actuellement avec Téhéran pour obtenir que la République islamique donne des « garanties objectives » qu’elle ne fabrique pas l’arme nucléaire. Des « ambiguïtés » persistent toujours sur des « sujets essentiels » après quatre jours de négociations intenses sur le nucléaire entre les experts européens et iraniens qui ont pris fin vendredi à Genève, a déclaré en outre l’un des négociateurs iraniens à la télévision d’Etat. « Malgré tous les efforts, nous avons pas pu arriver à une conclusion, et des ambiguïtés persistent sur des sujets essentiels », a déclaré Cyrus Nasseri chargé des négociations avec les Européens au sein du comité nucléaire.

« Dans le dossier nucléaire, la question principale, c’est-à-dire celle des garanties objectives, n’est pas encore claire », a-t-il dit. « Nous leur avons dit que la production du combustible nucléaire continuera. C’est notre droit dans le cadre des règles internationales. Tout ce que nous pouvons faire c’est donner des garanties que nous n’allons pas vers des objectifs militaires », a-t-il ajouté. Les experts des deux parties auront « probablement une autre réunion à la fin de la semaine prochaine pour déterminer ce que nous attendons du comité de pilotage », qui doit réunir fin mars des responsables politiques iraniens et européens d’un niveau plus élevé, a ajouté M. Nasseri.

Dans un rapport remis vendredi à leurs partenaires de l’Union européenne, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont regretté le manque de « progrès » dans ces négociations, tout en restant confiants dans les chances d’une issue diplomatique. « Si les progrès ne sont pas aussi rapides que nous le souhaiterions, nous croyons que nous avançons dans la bonne direction », indiquent dans ce document les ministres des Affaires étrangères des trois pays, Joschka Fischer, Michel Barnier et Jack Straw. Les trois pays européens avertissent cependant Téhéran qu’en cas d’échec, ils n’auront « pas d’autre choix que de soutenir le renvoi du programme nucléaire iranien devant le Conseil de sécurité de l’ONU », menace déjà brandie par les Etats-Unis. Le Conseil pourrait alors décréter des sanctions contre l’Iran. Le trio européen verra-t-il pour autant ses efforts récompensés avec le coup de pouce américain ? Les Etats-Unis ont annoncé vendredi des mesures d’ouverture économique envers l’Iran destinées à aider les Européens à convaincre ce pays de renoncer à toute ambition nucléaire militaire, un tournant dans la politique américaine dans ce dossier.

Le président George W. Bush a ainsi décidé de ne plus faire obstacle à l’examen de la candidature de Téhéran à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à laquelle Washington s’oppose systématiquement depuis des années, a annoncé la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice. Washington se dit également prêt à examiner « au cas par cas » la fourniture de pièces de rechange dont l’aviation civile iranienne a cruellement besoin, une petite brèche dans l’embargo américain quasi total instauré contre ce pays. « Je suis heureux que nous parlions d’une seule voix avec nos amis européens », a déclaré George W. Bush. « Je suis heureux que nous puissions travailler ensemble pour signifier clairement au régime iranien que le monde libre ne tolérera pas qu’il ait une arme nucléaire », a-t-il ajouté lors d’un discours à Shreveport (Louisiane, sud). Le vice-président américain Dick Cheney a toutefois continué vendredi à avertir Téhéran que s’il n’abandonnait pas ses ambitions d’armes nucléaires, les Etats-Unis mèneraient « une action plus dure ».

Par la Rédaction internationale, latribune-online.com