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Ségolène Royal soutient Israël

mardi 5 décembre 2006, par Bilal

En visite au Proche-Orient, Ségolène Royal a réitéré son soutien à Israël et s’est engagée à s’opposer au programme nucléaire civil iranien.

Ségolène Royal en Israël

Liban, Jordanie, Israël et territoires palestiniens : pour son premier voyage à l’étranger de candidate du PS, elle avait de son propre aveu choisi "le plus difficile". Elle venait de surcroît dans une période charnière, entre les manifestations géantes à Beyrouth contre le gouvernement à l’appel du Hezbollah, la trêve décrétée dans la Bande de Gaza une semaine avant son arrivée ou l’hypothèse d’une reprise prochaine des pourparlers israélo-palestiniens. A l’aise dans ce casse-tête, elle a avec ce seul périple dopé sa stature internationale, son point faible dans les sondages. Elle repart avec un album photo à faire pâlir de jalousie : elle s’est affichée avec le Premier ministre libanais Fouad Siniora, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, et le Premier ministre israélien Ehoud Olmert. Elle peut même se vanter de tenir de leur propre bouche des "informations confidentielles".

Forte de leur "confiance", elle s’est même payé le luxe, un brin revancharde, de renvoyer dans les cordes "ceux qui prétendent" qu’elle ne "connaît pas le dossier". "Je suis particulièrement renforcée dans mes prises de position", s’est-elle réjouie lundi, triomphale, soulignant non sans plaisir qu’Ehoud Olmert l’a "remerciée" de sa position sur l’Iran, décriée à Paris. Grisée, Ségolène Royal a parfois semblé s’imaginer déjà dans le fauteuil de Jacques Chirac. Elle s’est posée en quasi-émissaire de la République dans la région, "facilitatrice" a-t-elle dit. "Je m’exprimais au nom des forces françaises", a-t-elle encore glissé après avoir vu les soldats français de la FINUL au sud Liban. Et c’est entourée des drapeaux français et européen qu’elle a tenu une conférence de presse lundi soir à l’hôtel King David de Jérusalem, dont le logo, une petite couronne, était placardé derrière elle.

Dans ce périple, la candidate a donné l’impression d’incarner une diplomatie de l’empathie. Telle une éponge absorbant l’eau, elle s’est indignée ou réjouie à l’unisson de ses interlocuteurs, donnant des gages à chacun. Après sa rencontre avec Ehoud Olmert, elle a promis pour la première fois de faire de l’interdiction du nucléaire civil et militaire en Iran -"principale menace contre Israël"- sa ligne de conduite si elle devenait présidente en mai. Quitte à sembler parfois se contredire ou brouiller le message. Après avoir dit à Beyrouth que les survols par l’aviation israélienne du sud Liban devaient "cesser", elle les a justifiés à Jérusalem par "la défense de la sécurité" d’Israël. Elle a aussi considéré que la construction du controversé "mur de séparation" voulu par Israël avec la Cisjordanie était "sans doute justifiée" pour "la sécurité" de l’Etat hébreu. Question qu’elle a reconnu ne pas avoir abordée avec Mahmoud Abbas, notamment.

Synthèse de Billal
D’après AP