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Scandale inédit au Maroc

dimanche 5 octobre 2008, par Samir

Un proche du roi Mohamed VI du Maroc a tiré sur un policier qui l’avait arrêté pour infraction au code de la route.

Le policier blessé par le proche du roi du Maroc.

Tout a commencé un certain 9 septembre de cette année à Anfa, un quartier de Casablanca. Un policier, répondant au nom de Tarik Mouhib, arrête un 4x4 flambant neuf qui vient de commettre une sérieuse infraction au code de la route. Le conducteur, qui n’est autre que Hassan Yacoubi, est le beaufrère du défunt roi Hassan II du Maroc, donc oncle de l’actuel souverain Mohammed VI. Sachant que nul n’est censé être audessus de la loi, même dans un royaume comme le Maroc, sachant aussi que le policier ne connaissait pas la « qualité » spéciale du « contrevenant », la réaction de ce dernier aura été pour le moins disproportionnée, raconte la publication Bakchich dans sa dernière livraison. Injuriant copieusement le pauvre policier, Hassan Yacoubi sort un pistolet automatique de sa boîte à gant et lui tire dessus à bout portant. Une fois connue l’identité de l’agresseur, ce sont les policiers euxmêmes, soutenus par le gouverneur local qui sont venus le protéger d’un probable lynchage, avant de l’évacuer vers le commissariat. Commence alors une véritable odyssée, qui renseigne assez sur le trop-plein d’imagination des « Goebbels » marocains, tenants du matraquage idéologique au royaume chérifien. Alors que le policier, isolé de sa famille et du monde extérieur, est « protégé » par des policiers H24, et qu’il se trouve encore à l’hôpital, ce qui dénote de la gravité de sa blessure, l’agence officielle a présenté celle-ci comme « superficielle » et « légère ».

Se gardant bien de décliner l’identité de l’agresseur, elle l’a au contraire affublé d’une bien curieuse maladie : la maladie mentale de Karzakoff. Or, celle-ci, atteignant les alcooliques invétérés, ne provoque jamais chez eux de réaction violente, mais simplement de l’amnésie ainsi que des troubles moteurs, soulignent à ce sujet des sources médicales. Cela n’a pourtant pas empêché les gens du makhzen, qui se sont empressés de souligner que le permis de port d’arme de l’agresseur lui a été retiré, de placer ce dernier dans un asile (sans doute doré) et non pas en prison. Pis encore, aucune action en justice n’a été enrôlée de la part du procureur du roi alors que la DGSN (direction générale de la sûreté nationale), de laquelle dépend ce policier blessé dans l’exercice de ses fonctions, n’a pas non plus jugé utile de déposer une plainte. Si la rumeur insiste pour dire que l’oncle du roi Mohammed VI du Maroc aurait déjà quitté son « asile » pour se retrouver en « exil » quelque part dans l’un des somptueux palais de la famille, le policier, lui, aurait fait l’objet de nombreuses pressions et menaces afin de se taire définitivement. Mais, comme il existe une société civile relativement efficace au Maroc, et comme il était devenu quasiment impossible d’étouffer un scandale de cette ampleur, les propriétaires de certains journaux, soutenus en cela par des organisations locales de défense des droits de l’homme, se sont fendus d’éditoriaux interpellant le roi Mohammed VI du Maroc en personne afin qu’il mette un terme à ce grave déni de droit, ce terrible précédent, venu remettre en cause les fondements même du royaume chérifien.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après Le Courrier d’Algérie