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Rabah Asma présente Aïch la vie

mercredi 18 mai 2005, par nassim

Avec les éditions IzemPro, le chanteur kabyle Rabah Asma a animé dimanche dernier une conférence de presse à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou pour présenter son nouvel album, Aïch la vie, sorti sur le marché mercredi dernier, six longues années après son dernier album de 1999.

Visiblement intimidé par l’assistance, n’ayant pas l’habitude d’intervenir en public, comme il le dit lui-même, Rabah Asma annoncera une tournée nationale pour la promotion de son nouveau produit avec la collaboration de l’Office national pour la culture et l’information (ONCI). L’artiste, originaire du village Redjaouna de Tizi Ouzou, chante aussi bien l’amour que la vie dans la thématique de cet album qui englobe en majorité des musiques rythmées propres à ses produits antérieurs. En mettant l’album sur le marché à l’approche de la saison estivale, Rabah Asma pense certainement aux fêtes familiales nombreuses organisées en été. Même s’il ne le dit pas, préférant se présenter comme une abeille « qui s’inspire de tous les styles de musique ». « Aïch la vie, c’est la nouvelle vision du jeune Algérien qui est chantée », commentera Rabah Asma, faisant allusion à la génération de jeunes « pris dans le bourbier du chômage et le sentiment matérialiste sévissant », comme expliqué dans le dossier de presse remis aux journalistes.

L’artiste chante bien entendu l’amour, mais aussi la cruauté de l’émigration (França d-aghuru, les tentations de la France, une tromperie) et une invitation aux jeunes de se secouer et de lutter contre la fatalité (Ved A-twalid, Debout !). Dans le débat avec la presse, il abordera son silence depuis son dernier album, produit il y a six années de cela. « J’ai eu besoin de recul », dira-t-il en précisant que « c’était pour répondre le mieux aux besoins de la jeunesse ». Rabah Asma reviendra sur le manque de succès que son album de 1999 a connu qu’il expliquera par le conflit qu’il y avait entre deux maisons de disques parisiennes, ayant empêché la promotion du produit. Il reviendra sur l’internationalisation de ses chansons qui n’arrive pas à se concrétiser.

Contrairement à certains artistes algériens, les chansons de Rabah Asma n’ont effectivement pas réussi à acquérir une renommée mondiale. L’artiste estime que c’est la langue qui pose problème dans la mesure où les maisons d’édition privilégient avant tout les chanteurs se produisant dans la langue de Shakespeare ou celle de Molière. En d’autres termes, c’est le business qui fait marcher la chanson. Rabah Asma dira, dans le même ordre d’idées, qu’il ne pense pas écrire des chansons dans la langue française préférant « parfaire [ses] chansons en kabyle », car ajoutera-t-il, « malgré mon expérience longue de plus de vingt années de chansons, il reste toujours du travail à faire ».

Par Malik Boumati, latribune-online.com