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Programme du candidat Ali Benflis

Pour une économie de marché sociale

dimanche 28 mars 2004, par Hassiba

Le candidat à la magistrature du pays, Ali Benflis, fonde sa conception d’une économie de marché sociale à laquelle aspire l’Algérie sur deux principaux vecteurs. Dans sa stratégie économique, il accorde la priorité à l’entreprise en tant qu’instrument de création de richesses, de mobilisation de capacités humaines et de relance de l’investissement.

Le programme de l’ex-chef de gouvernement place la collectivité locale comme deuxième grand axe dans l’économie, qui se veut un espace idoine où s’expriment les besoins sociaux des citoyens et le lieu approprié pour leur prise en charge. Ces deux fondements constituent, selon Ali Benflis, les leviers dont a besoin l’Algérie pour se développer et réduire progressivement sa dépendance des hydrocarbures.

L’économie sociale de marché que veut construire Ali Benflis, est une économie compétitive et solidaire qui allie dynamique économique et progrès social. Le SG du FLN part d’un constat peu reluisant de la situation socioéconomique du pays. Certes, relève-t-on, l’Algérie a, au bout d’une décennie d’efforts, pu desserrer l’étau de sa dette extérieure et rétablir les grands équilibres financiers.

Cette avancée, en revanche, n’a, selon Benflis, pas été suivie d’une croissance forte et durable qui permet de lutter contre le chômage. “La performance dans la production reste encore insuffisante, alors que la demande sociale déjà très forte est croissante, que les ressources financières bien qu’élevées restent volatiles car dépendantes du prix du pétrole”, souligne-t-on dans le programme électoral du candidat. La moyenne de 2% de croissance du PIB sur les dix dernières années demeure insuffisante pour faire face à la problématique du chômage. La stabilité macroéconomique qui caractérise le pays n’a pas été, soulève-t-on, utilisée à bon escient.

L’élaboration de politiques effectives de relance de l’investissement et d’encouragement de la sphère productive, indique-t-on dans le programme de Ali Benflis, n’a pas pris le relais de ce rétablissement macroéconomique pour une meilleure croissance. La politique économique du candidat accorde, insiste-t-on, à l’entreprise un intérêt particulier. Ainsi, les réformes économiques “doivent concourir à aider l’entreprise algérienne à gagner la bataille de la compétitivité dans le cadre de l’ouverture plus large pour laquelle doit s’engager le pays”, affirme-t-on dans la stratégie de Benflis. Elle (l’entreprise) doit bénéficier de la réforme bancaire à travers une amélioration de son accession aux crédits. “Un allégement des charges obligatoires qui pèsent sur elle devra être engagé”, signale-t-on.

Il faut améliorer, est-il déclaré, le climat des affaires dans le but d’attirer l’investissement direct étranger. L’État doit profiter du délai accordé par l’Union européenne pour la protection tarifaire durant les quelques années à venir afin, indique-t-on encore, de mettre à niveau les entreprises. En perspective de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, cette mise à niveau demeure, en effet, plus qu’indispensable. L’aide des pouvoirs publics pour l’entreprise doit également concerner la dotation de celle-ci de tous les atouts nécessaires à l’exportation de ses produits. Cela passe, selon le programme du candidat, par la mise en œuvre d’une véritable stratégie hors hydrocarbures.

Les contraintes majeures qui freinent l’investissement, liées au difficile accès au foncier et aux crédits, doivent être, selon la conception de Ali Benflis, levées impérativement. Un regard sur le privé figure aussi dans la stratégie de l’ex-premier ministre. “Il revient au secteur privé d’occuper sa place en tant que stimulateur de développement économique du pays et l’État doit s’attacher à réunir toutes les conditions nécessaires à l’essor de l’investissement”, lit-on dans le document.

L’entreprise publique, estime Ali Benflis, doit être libérée des injonctions de l’État et se lancer dans des partenariats avec des opérateurs étrangers. “La mise à niveau et la restructuration des entreprises publiques sont des éléments participant à une démarche économique et peuvent constituer des mesures d’accompagnement de la privatisation. Celle-ci (la privatisation) n’est ni la solution miracle ni un objectif en soi, c’est un moyen, une modalité de développement à même de favoriser la restructuration de l’économie nationale et l’accroissement de la compétitivité dans la perspective de l’ouverture du marché”, affirme-t-on. La privatisation, explique-t-on dans le programme du candidat, doit être menée, parallèlement à d’autres voies de restructuration des entreprises publiques, d’une manière effective et transparente dans le cadre du dialogue et de la concertation avec les acteurs économiques et sociaux.

Badreddine Khris, Liberté