Pour Algérie Télécom, 2005 sera l’année du mobile

Un résultat qui va certainement être revu à la hausse à condition qu’AT arrive à faire aboutir le montage d’un emprunt obligataire qu’elle compte lancer incessamment pour assurer ses besoins de financement de projet estimé à 203 976 millions de dinars.

Brahim Ouaret, premier responsable, depuis août 2004, d’Algérie Télécom, qui jouit du statut d’entreprise publique économique, était l’invité hier du forum d’El Moudjahid pour exposer les derniers résultats et les chiffres les plus significatifs de l’activité et des évolutions de son entreprise. En termes d’équipement d’abonnés fixes, le PDG a indiqué qu’il se chiffre à 3 400 000 et que le nombre d’abonnés est arrivé au 31 décembre 2004 à 3 021 600, dont 173 000 lignes WLL CDMA (fixe sans fil). Il souligne à ce sujet qu’« il y a eu une augmentation de 600 000 lignes nouvelles ; cela veut dire que nos objectifs dans ce segment de nos activités ont doublé » et de rappeler par ailleurs que les demandes en instance sont de 811 000.

En ce qui concerne la téléphonie mobile, Mobilis, la filière d’AT, a atteint les 1 200 000 clients, a annoncé le PDG. En somme, le taux de télé-densité (fixe + mobile) actuelle est de 7,44%. Nombre d’agences commerciales des télécommunications (Actel) : 97 ; kiosques multiservices (KMS) : 26 900 ; taxiphones : 3 500 ; artères en fibre optique : 23 000 et faisceaux hertziens : 35 100. Nombre d’abonné en service raccordés au réseau du télex : 3 580. L’invité a parlé aussi de la seconde filiale qu’est Algérie Télécom satellite (ATS) qui compte, selon ce dernier, 45 stations terriennes domestiques, 3 stations internationales, 1 station côtière INMARSAT, 1 réseau VSAT de 250 stations, GMPCS (mobile par satellite) : un provider en Algérie, en l’occurrence la société Thuraya. Et, enfin, en termes de liaisons par fibre optiques il en existe deux : l’une reliant l’Algérie au réseau mondial de télécommunications (SEA-ME-WE) et l’autre reliant l’Algérie à l’Europe du Sud (Alger-Palma). Le PDG a aussi informé qu’AT participe à la réalisation de deux projets : le « SEA-ME-WEA 4 », dont la mise en service est prévue pour le 3ème trimestre 2005, et le câble reliant Oran à Carthagène en Espagne. Quant à la plate-forme de Djaweb, troisième filiale d’AT, elle compte 100 000 clients avec 10 000 accès simultanés, dont 7 000 accès RTC (réseaux de transmissions et de commutations numérisés à 100%) et 3 000 accès liaisons spécialisées.

D’autres chiffres ont été avancés par le PDG. Entre autres, le rattachement de 11 148 établissements scolaires au réseau téléphonique pour l’accès à Internet, sur un total de 21 233. L’informatisation des bureaux de poste : 3 023 sur 3 282 ainsi que le rattachement de 4 300 agences bancaires par un réseau Intranet, « ce qui va permettre au bénéficiaire d’encaisser un chèque où qu’il soit en moins de 24 heures », précisera le responsable. Ce dernier s’est aussi prononcé sur la question de la dette et des créances d’Algérie Télécom. Une ardoise de 33 millions de dinars, dont 12 à l’égard du Trésor public et 7,2 millions de dinars de créances, dont 25% sont détenues par le secteur public et d’autres par des ISP et des particuliers. « Ce qui laisse déduire un décaissement de 197 895 millions de dinars », a souligné M. Ouaret.

Le PDG a tenu à préciser qu’en ce qui concerne les dépenses en cours, les services de commutation engrangent plus de 50% du budget consacré aux investissements et 30% aux transmissions. Avant de donner la parole à l’assistance, l’invité du Forum a parlé des partenaires d’AT dans le segment de l’Internet à haut débit (ADSL) où, là encore, il soulignera que c’est grâce à la présence de cinq prestataires de services que les tarifs d’accès ont connu des baisses sensibles. Citant par exemple le partenaire chinois Huawai qui annonce un accès à l’ADSL à 1 600 DA, alors qu’il était dernièrement de 1 900 DA.

Notons enfin que la question sur la supposée mainmise ou le monopole qu’exerce l’EEPAD sur l’ADSL a été rejetée complètement par le PDG précisant que cette dernière société ne bénéficie d’aucune mesure de faveur, bien au contraire : « AT la traite comme ses autres concurrents. » A une autre question posée relative au piratage de ligne et à l’arrivée tardive des factures téléphoniques, le responsable répondra que la gestion informatique des redevances par la mise en place du système « Goya » va éliminer toute forme de piratage et les marges d’erreur sur les temps de communication des abonnés. L’informatisation des factures et leur envoi sur courrier électronique vont permettre une célérité dans la distribution.

Par Ziad Abdelhadi, La Tribune