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Misère sanitaire des sans papiers en France

mercredi 18 octobre 2006, par Rédaction

En France, l’accès aux soins des sans papiers détenteurs de la Couverture maladie universelle (CMU) n’est pas toujours facile, et d’après une enquête de Médecins du Monde (MDM), près de 40% des médecins français refusent de les soigner.

Misère sanitaire des sans papiers en France

"L’année 2005 confirme un fort recul de l’accès aux soins dû à l’application des différentes mesures votées ces dernières années pour limiter, de fait, le nombre de bénéficiaires effectifs de la Couverture maladie universelle (CMU), et de l’Aide médicale d’Etat (AME)", note MDM dans son rapport. L’association explique avoir reçu en 2005 dans ses centres de soins 22% de personnes ne pouvant bénéficier d’aucune couverture maladie "de part le droit", soit deux fois plus qu’en 2001.

"Quant à ceux qui relèvent d’une couverture maladie, 82% n’avaient pas encore pu obtenir son ouverture lorsqu’ils sont venus à Médecins de Monde", poursuit l’association.
L’organisation caritative souligne par ailleurs que même avec une CMU officiellement obtenue, "l’accès aux soins n’est toujours pas si facile", puisque du côté des médecins généralistes "les portes se ferment encore trop souvent devant les porteurs de CMU et encore beaucoup plus de l’AME". Médecins du Monde affirme ainsi, sur la base d’une enquête téléphonique auprès de 725 médecins dans dix villes, que quatre médecins sur dix refusent les soins pour un bénéficiaire de l’AME, et 10% des médecins refusent des soins aux patients relevant de la CMU.

Sur un plan général, Médecins du Monde note la très grande précarité des personnes reçues par l’association. "La quasi-totalité des patients vit sous le seuil de pauvreté", et "la majorité vit dans un logement précaire, souvent insalubre, ou dans la rue", s’alarme-t-elle. Sur la question du logement, Médecins du Monde explique d’ailleurs justement que "la principale difficulté d’accès aux soins réside dans l’obligation de domiciliation", qu’en 2005 la moitié des patients de l’association "en avait besoin pour l’ouverture de leurs droits", mais que parmi eux, "les trois quarts en étaient dépourvus".
Quant aux étrangers reçus dans les centres d’accueil, 71% ne sont pas en mesure de présenter un titre de séjour et 29% sont concernés par une demande d’asile.

Synthèse de Mourad
D’après AP