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Mahmoud Abbas consolide son autorité

mercredi 27 avril 2005, par nassim

Profitant d’une loi permettant la mise à la retraite de tout militaire qui atteint l’âge de 60 ans, le président palestinien Mahmoud Abbas a décide d’écarter des dizaines d’officiers, dont les responsables des principaux services de sécurité.

Dorénavant, la police, la sécurité nationale et le service des renseignements généraux ont de nouveaux chefs.

Mahmoud Abbas.

Ainsi le très puissant général Moussa Arafat, un proche du défunt Yasser Arafat, chef de la sécurité nationale, a été remplacé par le général Souleimane Heles. Le général Ahmad Abdelkarim a, quant à lui, pris la tête du service des renseignements militaires, une unité de la sécurité nationale, dirigé depuis l’avènement de l’Autorité palestinienne par le même général Moussa Arafat. Le général Hosni Rabaya a été désigné à la tête de la police. Le général Amine El Hindi, responsable des services des renseignements généraux pour la Cisjordanie et la bande de Ghaza, a été remplacé par le général Tarek Abou Rajab. Les deux généraux Moussa Arafat et Amine El Hindi ont été nommés conseillers du président avec rang de ministre, le premier conseiller pour les affaires militaires, le deuxième conseiller spécial auprès du président.

Le 14 avril, M. Abbas avait décrété une réorganisation des forces de sécurité, les plaçant toutes, à l’exception des renseignements, sous la tutelle du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité nationale, le général Nasr Youssef. En dehors de l’affirmation de son autorité sur les services sécuritaires, la démarche du président Abbas lui permet d’écarter, en plus de ces officiers, des dizaines d’autres, considérés faisant partie de l’ancienne garde, revenus d’exil avec le défunt président Yasser Arafat, sur lesquels pèsent de gros soupçons de corruption. Il faut noter par ailleurs que le président Abbas subissait de fortes pressions par les Américains pour des réformes sécuritaires. Fort de ces décisions que le président Yasser Arafat a toujours refusé de prendre lorsqu’il était à la tête de l’Autorité palestinienne, ce qui lui a valu la colère de la direction Américaine. Abbas compte obtenir un appui économique et politique du président Bush qu’il doit rencontrer le mois prochain à la Maison-Blanche. Jibril Rajoub, conseiller pour la sécurité nationale à la présidence de l’Autorité palestinienne, a déclaré que ces nouvelles nominations seraient accompagnées par une législation visant à réformer les services de sécurité. « Le processus d’unification des services de sécurité se poursuivra à travers l’adoption de nouvelles lois qui établiront le travail et les missions de ces services et leur relation avec la population », a-t-il dit.

Le président Mahmoud Abbas a par ailleurs affirmé lundi que des discussions étaient en cours avec les Israéliens, sur le retrait prévu cet été de la bande de Ghaza et de 4 colonies de la Cisjordanie. « Le retrait israélien de Ghaza nous concerne évidemment, nous voulons savoir de quelles zones ils se retireront exactement et quelles seront les frontières. Il a aussi assuré que les services de sécurité palestiniens empêcheraient d’éventuels pillages des biens, notamment les colonies juives, qui seront laissées après le départ des Israéliens. Il a en outre exigé que ce retrait s’inscrive dans le cadre de la feuille de route, un plan de paix élaboré par le Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie et onu). » « Nous considérons le retrait de Ghaza comme une partie indivisible de la feuille de route. Ghaza fait partie des territoires de l’Autorité palestinienne et nous rejetons catégoriquement toute distinction entre la bande de Ghaza et la Cisjordanie », a-t-il dit. Sharon, qui doit rencontrer prochainement le président palestinien, ne cache pas sa volonté de vouloir renforcer la colonisation en Cisjordanie ; ce qui amènera les deux hommes vers une confrontation directe inéluctable. C’est une question de temps.

Par Chahine Fares, elwatan.com