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Londres : Le calme après l’horreur

vendredi 8 juillet 2005, par Kahina

Londres semble renouer avec le calme après l’horreur et le choc suscités par les attentats d’hier, qui, selon les premiers éléments de l’enquête, portent la marque d’Al-Qaeda. La population londonienne semble avoir écouté Tony Blair qui appellait ses concitoyens à faire front uni face au terrorisme, tout en promettant que la réunion du G8 se poursuivra. Le dernier bilan provisoire fait état de 37 morts et de 700 blessés.

Londres : évacuation des blessés victimes des attentats.

Des ambulances ont été vues quittant à vive allure le lieu où reposait la carcasse du bus éventré par une explosion près de la place Russel, dans le centre de Londres. Le pont supérieur n’avait plus de toit et des débris jonchaient la rue. La façade d’un bâtiment proche était noircie par balafrée par des éclats projetés par la déflagration. Un témoin raconte avoir été projeté au sol par l’onde de choc. « Je suis descendu du métro à King’s Cross comme on m’avait dit et j’ai commencé à marcher », a-t-il raconté à la chaîne de télévision Sky News. « Alors que je traversais la route, je n’ai pas vu le bus, mais j’ai été projeté au sol. J’ai levé la tête et j’ai vu des gens qui cherchaient à descendre du sommet du véhicule ».

Face à l’urgence de la situation, des autobus ont été utilisés comme ambulances, transportant des dizaines de victimes dans des hôpitaux. Sur les lieux de plusieurs explosions, des secouristes spécialisés en combinaison orange cherchaient des traces d’agents chimiques, biologiques ou nucléaires. À l’Hôpital de Londres, un médecin effectuait un massage cardiaque sur la poitrine d’un homme allongé sur un brancard, les vêtements déchirés et le corps noirci.

« Il y a eu une explosion et des flammes sur le côté du train », a raconté Derek Price, 55 ans, qui se trouvait dans le métro près de la station Liverpool Street. « Ca s’est passé très vite ». Les secouristes ont établi un poste médical d’urgence à l’hôtel Hilton près de la station Edgware Road, où une explosion a frappé une rame bondée. « Tout est devenu noir et les gens pris de panique se sont jetés au sol », a raconté Cornelia Berg, une Suédoise qui se trouvait dans ce métro.

« La voiture s’est rapidement remplie de fumée et des personnes ont utilisé leur parapluie pour essayer de casser les vitres afin d’avoir de l’air », a-t-elle précisé par téléphone au quotidien suédois Aftonbladet. « Une mère avec deux petits enfants s’est assise à côté de moi et a pleuré de désespoir ». Lorsque les passagers ont été évacués, ils ont pu voir des morceaux de corps éparpillés sur les lieux, a-t-elle également souligné.

Un autre passager du métro, Sean Barron, 20 ans, dit avoir aidé à soigner les blessés Edgware Road. « Un homme m’a dit que le sol de la voiture où il se trouvait avait été soufflé, avait tout simplement disparu ». Gary Lewis, 32 ans, évacué du métro à la station King’s Cross, a décrit une scène de panique alors que les secouristes s’occupaient des blessés dans un hall du métro. « Les gens étaient couverts de suie noire et de fumée. Ils couraient partout et criaient. C’était la pagaille », dit-il. Il ajoute qu’une image le hante, celle d’une personne « le visage totalement noir et ensanglanté ».

Alors que la police arrêtait les métros et les bus, les rues du centre de la capitale britannique se sont quasiment vidées de tout véhicule. Certains banlieusards ont essayé de se rendre à leur travail à pied. Des grappes humaines étaient rassemblées autour de magasins équipés d’une télévision.

Sarah Reid se trouvait dans le métro lorsqu’une déflagration a eu lieu « dans la voiture d’à côté », selon l’agence britannique Press Association. Avant l’explosion, elle raconte avoir vu des flammes à la fenêtre de sa voiture. Puis, « il y a une secousse soudaine » et « une détonation violente » venant de la voiture d’à côté. En larmes, elle a précisé qu’alors qu’on l’évacuait le long des voies, elle a vu des corps. « Je pense que certains sont peut-être morts ».

Avec AP