Accueil > ECONOMIE > Les réserves de changes atteindront 39 à 40 milliards de dollars en Algérie
Les réserves de changes atteindront 39 à 40 milliards de dollars en Algérie
jeudi 20 mai 2004, par
L’augmentation du prix du pétrole aura des répercussions bénéfiques pour l’Algérie, du moins sur le plan financier. En effet, de par cette hausse, « les réserves de changes atteindront 39 à 40 milliards de dollars d’ici la fin de l’année ».
C’est ce que nous a déclaré le ministre des Finances, en marge des débats sur le programme du gouvernement entamés hier à l’Assemblée nationale. Le premier argentier du pays se voudra cependant très prudent par rapport à cette euphorie de la hausse du prix du pétrole qui a atteint 40 dollars. « Il faut soustraire aux 40 dollars 22% parce que nous vendons dans cette monnaie mais nous achetons en euros. Donc pour moi, le prix est aux alentours de 31 dollars. »
A la question de savoir pourquoi l’Algérie n’importe pas en dollars, M. Benachenhou indiquera que « ce serait le rêve. Toutefois, il faut s’adapter au marché mondial ». A propos des réserves de changes précisément, le ministre des Finances s’étonnera que des députés, mais aussi des personnalités politiques demandent à ce que cet argent soit dépensé. Il faut resté prudent, estime M. Benachenhou, il ne s’agit pas de jeter l’argent par les fenêtres et se retrouver sur la paille plus tard. « Surtout si le prix du pétrole dégringole ». De plus, a-t-il ajouté, les gens oublient que nous avons une dette publique à rembourser. Une dette publique qui comprend également la dette interne qui est de l’ordre de 12 milliards de dollars. « Nous allons commencer à rembourser les dettes chères que nous avons contractées auprès de l’Italie, le Japon et l’Allemagne ainsi qu’avec d’autres institutions internationales. » La réévaluation de la monnaie nationale était également au centre de la discussion à bâtons rompus que nous avons eue avec le ministre des Finances. Surtout que le pays a dépassé le cap des difficultés et réalisé des équilibres macro-économiques importants, en plus de la bonne santé financière du pays. A ce sujet, M. Benachenhou s’est prononcé pour la stabilisation du dinar. De plus, toujours selon lui, il faudra avoir un matelas de devises important à long terme. Ce qui n’est pas encore le cas, « sinon, en se voulant pragmatique, l’on se retrouvera dans la situation des années 1990 avec toutes les conséquences qui en ont découlé sur les entreprises et les citoyens », ajoutera-t-il.
Interrogé sur le second plan de relance économique, le ministre des Finances commencera d’abord par apporter un correctif à l’appellation. « Il ne s’agit pas d’un deuxième plan de soutien à la relance économique, mais plutôt d’un plan de consolidation de la relance économique. » Il s’agit, selon notre interlocuteur, d’étudier, en tout cas pour le moment, les projets qui peuvent être renforcés par une distribution complémentaire d’une enveloppe financière, ceux qui n’en ont pas besoin. En fait, estime l’argentier du pays, de ne pas commettre les erreurs d’il y a quelques mois. « Il y a eu absence de maturation des projets. » Il nous précisera que son souci à lui, c’est de convaincre le gouvernement de dépenser utile, de hiérarchiser les priorités en fonction des besoins réels dans tel ou tel secteur. « Je préfère que l’on construise un hôpital dans une wilaya qui manque de ce genre d’infrastructures au lieu d’un stade. Parce que la priorité, c’est la santé des citoyens. » Donc, c’est tout cela que le gouvernement est en train de passer au peigne fin.
Sur le suivi de l’application du plan de soutien à la relance économique et le contrôle de l’utilisation à bon escient des enveloppes débloquées pour ce faire, M. Benachenhou, même s’il nous a précisé que c’était au département de M. Khelil, ministre délégué aux Réformes économiques d’en assurer le suivi, n’en pense pas moins qu’il faille déceler les projets qui ont réellement démarré, ceux qui stagnent, et il en y a, et enfin ceux qui ont besoin de plus d’argent. Ajouter à cela la prise en charge des sinistrés d’Adrar. C’est en se basant sur tous ces paramètres que le gouvernement jugera s’il faut recourir à une loi de finances complémentaire ou pas. « Parce qu’un tel document ne s’élabore pas de manière systématique », conclura le ministre des Finances avant de rejoindre l’hémicycle pour la poursuite des débats sur le projet du programme de l’Exécutif.
Par Faouzia Ababsa , La Tribune