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Les Etats-Unis doivent changer de politique en Irak
jeudi 7 décembre 2006, par
Très attendu aux Etats-Unis, le rapport de la commission Baker-Hamilton a accusé le Pentagone et la CIA d’avoir systématiquement minimisé leur compte-rendu des violences en Irak pour coller aux objectifs de la politique de l’administration Bush.
Après presque quatre années de guerre et la mort de plus de 2.900 GI, la situation "est grave et se détériore", et la capacité des Etats-Unis "à peser sur le cours des événements en Irak est en diminution", avertit le Groupe d’étude sur l’Irak (ISG) dans son rapport rendu public mercredi. Fruit de huit mois de travail des dix membres de l’ISG, ce document très attendu sur l’évolution de la stratégie des Etats-Unis en Irak préconise un désengagement graduel, l’armée américaine devant davantage axer sa mission sur la formation, l’équipement et le soutien des forces irakiennes que sur le combat.
"Les priorités militaires doivent changer", souligne le rapport sans proposer ni retrait précipité, ni déploiement illimité. Il se prononce plutôt pour un "achèvement de la mission d’entraînement et d’équipement" avant la fin mars 2008. A cette fin, il demande que le nombre des militaires américains affectés à la formation des troupes irakiennes passe de 3.000-4.000 aujourd’hui à 10.000-20.000 à terme, les renforts pouvant provenir des brigades déjà présentes en Irak. Il suggère d’autre part à Washington de réduire son "soutien politique, militaire et économique" à l’Irak si le gouvernement de Bagdad n’enregistre pas des progrès substantiels en matière de sécurité.
Le rapport Baker-Hamilton appelle enfin les Etats-Unis à tout faire pour résoudre le conflit israélo-palestinien et à associer davantage les voisins de l’Irak au processus de stabilisation du pays, à commencer par l’Iran et la Syrie, acteurs régionaux incontournables avec lesquels Washington refuse jusqu’à présent de dialoguer. "Avec la mise en oeuvre de ces actions (diplomatiques), les forces combattantes américaines pourraient commencer leur retrait d’Irak", souligne-t-il, abordant le point le plus sensible pour l’opinion américaine. "D’ici la fin du premier trimestre 2008, sous réserve de développements inattendus dans la situation sécuritaire sur le terrain, l’ensemble des brigades combattantes non nécessaires à la protection des forces pourraient avoir quitté l’Irak."
Synthèse de Mourad
D’après AP