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Les Américains s’impliquent dans la lutte contre la contrefaçon en Algérie

mercredi 27 avril 2005, par nassim

Comment lutter contre la contrefaçon dans une Algérie où tout -ou presque- est « piratable » ?

La question a été abordée, hier, dans un séminaire sur la propriété intellectuelle, organisé par le ministère de la Justice, en collaboration avec l’ambassade des Etats-Unis, à Alger.

En prévision de l’accession de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les experts américains veulent prêter main forte à l’Algérie, dans son combat contre le piratage et la contrefaçon. Les Américains tiennent surtout en compte le fait que la contrefaçon fait du mal autant aux investisseurs étrangers qu’au pays qui vend ces produits. L’Algérie qui occupe la 7ème position mondiale dans le piratage des logiciels -venant juste après les pays asiatiques- doit consentir encore beaucoup d’efforts pour venir à bout de ce fléau. Le gouvernement algérien qui s’est engagé à combattre l’économie informelle devra également lutter contre la contrefaçon.

Dans son allocution d’ouverture, l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger, M. Richard Erdman, a mis en exergue le fait que « les lois qui sanctionnent la contrefaçon existent en Algérie ».

« Ce genre de rencontre, a-t-il déclaré, permet de poser les questions liées au piratage et à la contrefaçon qui sont des problèmes mondiaux ». Il souligne que les Etats-Unis ont une « responsabilité d’aider l’Algérie sur la voie qu’elle a choisie ». De son côté, l’un des représentants du bureau de mise en application des lois, Michaël B. Adlin, se défend de protéger « Hollywood » mais, a-t-il dit, « la contrefaçon est très dangereuse car elle pose un véritable problème au peuple algérien surtout si elle touche à la santé publique à travers la contrefaçon des médicaments ou à la sécurité publique à travers la contrefaçon des pièces détachées ». Les Etats-Unis axeront ainsi leurs efforts sur la formation des magistrats. Dans le cadre du programme d’aide aux pays du Moyen-Orient (MEPI), 38 magistrats algériens ont déjà bénéficié de ce programme de formation aux Etats-Unis.

Le combat contre la contrefaçon est d’autant plus pressant que le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur. Selon des données communiquées par les responsables de l’Office national des droits d’auteur (Onda), le nombre de produits piratés saisis est passé de 69.000 en 2003 à 180.000 produits l’année dernière. Les magistrats présents au séminaire ont relevé la difficulté de lutter contre ce fléau. D’autant, ajoutent-ils, que plusieurs paramètres rentrent en jeu. « Les Américains doivent comprendre que les Algériens n’ont, parfois, pas les moyens de s’acheter les produits originaux », relève un magistrat. Il ajoute qu’il est nécessaire de donner à la Gendarmerie nationale et aux douanes, de plus grandes prérogatives pour lutter efficacement contre la contrefaçon. Ce séminaire pour la propriété intellectuelle sera organisé, prochainement, à Annaba et à Oran.

Par Amel Blidi, quotidien-oran.com