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Le roi du Maroc veut tendre la main à l’Algérie

jeudi 31 juillet 2008, par Kahina

Le roi du Maroc Mohammed VI a tenu l’Algérie pour seule responsable du niveau actuel des relations entre les deux pays.

Le roi du Maroc et la frontière avec l’Algérie.

Profitant des festivités marquant le 9e anniversaire de son accession au trône, le roi du Maroc a prononcé hier un discours, à Fès, dans lequel on lit que « les différences de points de vue dans ce conflit (du Sahara occidental) ne sauraient justifier la poursuite de la fermeture des frontières ». Cette mesure unilatérale « est vécue par les deux peuples comme une sanction collective incompatible avec leurs liens de fraternité historique, les exigences de leur avenir commun et les impératifs de l’intégration maghrébine », a-t-il déclaré. Le roi du Maroc a complètement évacué les raisons ayant conduit à la fermeture de la frontière terrestre. Ainsi, il omettra de rappeler que la frontière terrestre entre les deux pays a été fermée en 1994 à la suite d’un attentat terroriste commis à Marrakech, que Rabat s’est empressé d’imputer aux services secrets algériens. Non satisfait d’accuser sans fondement l’Algérie, Rabat ira plus loin en décidant d’imposer des visas pour les ressortissants algériens en visite au Maroc. Alger, contrainte à la réciprocité, avait fermé ses frontières avec le Maroc. Les visas ont été supprimés par le Maroc en 2005 puis par l’Algérie en 2006, mais la frontière reste toujours fermée car les raisons qui ont présidé à sa fermeture demeurent : trafic de drogue, évasion de la production nationale et déséquilibre, voire perte subie par le trésor public.

De ce fait, les autorités officielles à Alger posent comme condition à la réouverture de la frontière la résolution globale des contentieux en suspens, y compris le conflit du Sahara, dossier utilisé par le Makhzen comme paravent pour empêcher l’opinion publique internationale d’avoir une vue juste sur le conflit sahraoui. Par ailleurs, et concernant le conflit du Sahara occidental, le roi du Maroc n’a pas dérogé à la règle puisqu’il désigne également l’Algérie comme unique responsable des échecs que sa politique d’« autonomie sous souveraineté marocaine » accumule à ce sujet. Au moment où tout le monde s’attendait à ce qu’il se positionne sur l’imbroglio provoqué par le médiateur onusien, le Néerlandais Van Walsum, prenant fait et cause pour le projet marocain de troisième voie, provoquant le courroux des Sahraouis et mettant en panne le cycle des négociations bilatérales sous la supervision de l’ONU, le souverain marocain a préféré faire dans la diversion en réitérant « la ferme volonté du Maroc de poursuivre sa politique de la main tendue pour parvenir à une réconciliation totale avec les parties concernées par le conflit du Sahara ». Pourtant, en admettant de négocier directement avec les Sahraouis sous l’égide de l’ONU, le Maroc reconnaît que le conflit au Sahara occidental concerne le Polisario et le Maroc.

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant