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Le cauchemar des clandestins au Maroc

vendredi 21 octobre 2005, par Ahlem

En arrivant au Maroc, les clandestins subsahariens espèrent ainsi réaliser leur rêves d’une vie meilleure dès leur passage en Europe, mais malheureusement pour eux, leur aventures tournent souvent au cauchemar.

Des clandestins vivants dans des camps et attendent leur chance de franchir la mer vers l’Europe.

Il est un peu plus de 16 H (GMT), ce samedi 24 septembre,-quatre jours avant l’attaque du double grillage métallique de Melilla au niveau de la zone du Barrio Chino par près de 700clandestins subsahariens - dans une forêt de Tanger, ville située non loin de Ceuta, une enclave espagnole, située en terre africaine, faisant frontière avec le Maroc.

Assis à côté d’un feu, devant une baraque en carton recouverte de plastique déchiré par endroits, Halidou Fall, la trentaine révolue, s’apprête à "tondre" à la flamme, le rat qu’il vient de tuer, en compagnie de son ami d’infortune Bukary Djamey , un Gambien de 30 ans. "Nous n’avons plus rien comme provision. Nous sommes obligés de nous livrer à la chasse aux rongeurs, qui foisonnent dans la forêt pour nous nourrir" explique Bukary Djamey, dans un très bon anglais. Normal. Dans son pays, il travaillait dans l’administration publique. Jusqu’à ce qu’il décide, un certain jour de l’année 2003, d’aller à l’aventure, en Europe. En passant par le Maroc.

Un jeune homme d’une vingtaine d’années, Yékini Augustin ,un Nigérian, assis, lui, à même le sol soigne ses blessures aux pieds et aux mains. Il raconte qu’il s’est fait écorcher la peau, alors qu’il tentait d’escalader les barbelés qui séparent le territoire marocain de l’Espagne.

Malgré ses blessures, très profondes au niveau des paumes, il est déterminé à prendre le risque d’escalader les grillages une autre fois. "Nous sommes décidés à attaquer la grille avant que les Espagnols n’augmentent encore la hauteur de la clôture. Rendant ainsi quasiment impossible le passage de l’autre côté", souligne sa camarade, qui fait office d’aide soignante. Avant de soutenir qu’ils feront tout pour escalader ce mur.

Les clandestins vivent dans des baraques en bois, en carton et en plastique. Presque tous dépourvus d’argent, ils se débrouillent comme ils peuvent pour survivre.

Selon le gouverneur de Tanger, Mohamed Halab, pour arriver au Maroc, les clandestins subsahariens, originaires en grande majorité de la République Démocratique du Congo, du Nigeria, du Mali, du Cameroun, du Sénégal, de la Guinée, du Liberia, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Burkina Faso mettent en moyenne 15 mois. "82 % d’entre eux sont entrés par Oujda, la frontière avec l’Algérie", indique-t-il.

Les candidats à l’aventure européenne, en passant par le Maroc, traversent le désert qui sépare le Mali ou le Niger de l’Algérie. Au péril de leur vie.

Synthèse de Ahlem
D’après Fraternité Matin