Le Maroc veut nous pousser à la guerre

L’ambassadeur de la République arabe sahraouie et démocratique, M. Mohammed Yeslam Beissat, qui a animé hier une conférence de presse au siège de son ambassade, estime que si le Maroc persiste à refuser de désamorcer le conflit du Sahara-Occidental d’une manière pacifique, le peuple sahraoui utilisera « tous les moyens légitimes » pour recouvrer son indépendance. « Nous sommes prêts, a déclaré M. Beissat, à libérer le Sahara-Occidental par tous le moyens pacifiques, par des négociations ou par la guerre ».

Mais avant d’en arriver à cet ultime recours, les représentants de la république sahraouie veulent accorder à l’ONU toutes ses chances de faire aboutir ses résolutions. L’intervention du secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, devant le Conseil de sécurité dans laquelle il a sévèrement critiqué la violation par le Maroc de l’accord militaire signé avec le front Polisario, est très saluée par l’ambassadeur de la RASD en Algérie. « Nous partageons les craintes de M. Kofi Annan, a affirmé M. Beissat, mais le cessez-le-feu n’est pas une finalité, c’est une infime partie de ce à quoi nous aspirons ». « Le mépris affiché par le Maroc envers les résolutions du Conseil de sécurité mettent la stabilité de la région en danger », prévient M. Beissat. Même si le rapport du secrétaire général de l’ONU n’apporte aucune nouvelle recommandation ( mise à part la prorogation du mandat de la Minurso), l’ambassadeur du Sahara-Occidental en Algérie reste confiant. « Si la Minurso vient pour veiller à l’application des résolutions de l’ONU, elle est la bienvenue.

Mais nous sommes contre l’idée qu’elle vienne dans le but de garder la présence marocaine dans les territoires sahraouis », tranche M. Beissat. L’ultime recours reste pour l’ambassadeur de la RASD en Algérie la réunion sur la question sahraouie que devra tenir le Conseil de sécurité la semaine prochaine. A cet égard, M. Beissat espère que le Conseil de sécurité fera preuve d’une plus grande fermeté envers le royaume marocain et mettre fin à la politique de »dribblage » et à sa « mesquinerie ». Dans sa conférence de presse, le représentant de la RASD n’a pas manqué de décocher quelques flèches vers la France. Pour lui, le pays des droits de l’homme, qui défend de surcroît la cause irakienne, ne doit pas se taire devant la colonisation du Sahara-Occidental. « La situation du Sahara-Occidental est d’autant plus regrettable que les solutions ne manquent pas. Nous ne demandons aucun miracle, aucune nouvelle concession, nous voulons uniquement que le Maroc daigne honorer les engagements qu’il a lui-même signés », s’insurge M. Beissat. Il enchaîne en disant que « l’ONU doit exercer des pressions sur le Maroc, il y va de sa crédibilité ».

Par Amel Blidi, quotidien-oran.com