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Le Maroc sur le chemin de la réconciliation

lundi 9 janvier 2006, par Kahina

Le Maroc s’engage dans une démarche de reconciliation pour tourner la page des années de plomb du règne du défunt roi Hassan II.

Le roi du Maroc, Mohammed VI.

Le rapport final de l’instance « Equité et Réconciliation » installée officiellement par le Roi Mohamed VI, le 7 janvier 2004 a brossé un tableau noir sur la situation des droits de l’homme dans ce pays à l’époque du règne de son père Hassan II.

Cette commission composée d’un président et de 16 membres de différentes sensibilités l’IER a disposé de 23 mois pour examiner une période de 43 ans. Au terme de ses travaux, avant d’étaler au grand jour la longue liste des exactions dévoilées par l’enquête, l’instance a tenu à ménager le nouveau roi en estimant « qu’un progrès significatif a été enregistré entre janvier 2004 et novembre 2005, quant au degré d’établissement de la vérité sur les graves atteintes aux droits de l’homme qu’a connues le Maroc ».

Cette précision de taille met le roi chérifien en position confortable sur les deux plans, national et international. D’ailleurs le roi du Maroc a salué samedi, le travail de la commission et a exhorté les différentes parties concernées à se plier aux recommandations de l’IER dans un discours au peuple, prononcé samedi.

Le rapport a fait état de plusieurs cas de détention arbitraire, de recours privilégié à la torture et de mauvais traitements lors de l’interrogatoire des détenus dans les affaires à caractère politique « dans le but non seulement d’arracher des aveux, mais aussi de les châtier et de les humilier ». Le document évoque aussi des cas de disparition forcée. Cette violation « a été commise de manière générale contre des personnes isolées, enlevées de leur domicile ou dans des circonstances indéterminées, et détenues dans des centres illégaux ».

Au Maroc, Cette démarche a été accueillie avec scepticisme. Une dirigeante de la plus importante organisation islamiste marocaine a critiqué l’instance Equité et réconciliation (IER) assurant que son travail fait partie d’une mise en scène destinée à « redorer le blason » du palais. « Je reste sceptique sur le travail d’une instance officielle créée par le palais pour redorer un blason plutôt terni », a déclaré dans un entretien au Journal hebdomadaire, Nadia Yassine, porte-parole officieuse de l’association Al Adl Wal Ihssane (Justice et bienfaisance).

Synthèse de Kahina
D’après l’Expression