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Le Maroc pointé du doigt

mercredi 3 août 2005, par Céline

La répression que pratique le Maroc au Sahara Occidental inquiète les organisations de défense des droits de l’homme, à l’instar d’Amnesty International qui a exprimé son inquiétude après l’arrestation et le placement en détention de six militants sahraouis.

Des voix s’élèvent contre la répression que pratique le Maroc au Sahara Occidental.

Alors que les manifestations des ressortissants sahraouis se produisent à El Ayoune et dans plusieurs villes du Sahara occidental, mais aussi dans les grandes villes du nord du Maroc, Amnesty International se dit « particulièrement troublée par certaines informations qui [lui] sont parvenues faisant état d’actes de torture à l’encontre de deux d’entre eux ».

Dans un document rendu public lundi dernier, l’organisation non gouvernementale indique que « les forces marocaines de sécurité ont été accusées d’avoir fait un usage excessif de la force lors des opérations de maintien de l’ordre entourant ces manifestations et d’avoir torturé et maltraité les manifestants placés en détention ».

Amnesty International affirme avoir « écrit aux autorités marocaines le 21 juin pour leur demander d’enquêter sur ces allégations, mais [elle] n’a reçu aucune réponse à ce jour ». Amnesty International cite le cas des « vingt et un manifestants condamnés à des peines avec sursis et à des peines de prison ferme pouvant aller jusqu’à vingt ans de réclusion pour association de malfaiteurs, usage d’armes, sabotage de biens publics et violence contre des agents de l’Etat dans l’exercice de leurs fonctions ».

Amnesty International dit craindre que « les militants des droits humains arrêtés, torturés ou présentés à la justice marocaine ne l’aient été que parce qu’ils avaient parlé des violations les plus récentes des droits fondamentaux des personnes ».

Elle note que « des actes d’agression, de harcèlement et d’intimidation de défenseurs locaux des droits humains et de journalistes par des agents de l’État avaient déjà été signalés auparavant, avec même des périodes de détention pour certains d’entre eux.

Le Maroc a également empêché plusieurs délégations internationales qui cherchaient à enquêter sur ce qui s’était passé de se rendre au Sahara occidental ». Par conséquent, l’ONG « demande instamment » aux autorités marocaines d’ »ouvrir immédiatement une enquête sur les allégations de torture... », et de garantir à tous les détenus sahraouis « le droit à un procès équitable, notamment en veillant à ce qu’aucune déclaration obtenue sous la contrainte ne soit utilisée pour obtenir une condamnation ».

Les autorités marocaines sont invitées à « identifier et traduire en justice dans les meilleurs délais tout représentant de l’État ayant ordonné, utilisé ou approuvé la torture ». Comme elles sont conviées à « respecter le droit des défenseurs des droits humains à rassembler et diffuser des informations concernant les droits humains sans avoir à craindre de représailles ».

Avec le Jeune Indépendant