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Le Maroc et l’Espagne discutent sur l’immigration

jeudi 29 septembre 2005, par Bilal

Un sommet se tiendra ce jeudi à Séville entre le Maroc et l’Espagne pour discuter de moyens de renforcer la coopération entre les deux pays, notamment la lutte contre l’immigration clandestine.

Clandestins africains arrêtés à Melilla, au nord du Maroc.

Les deux chefs de gouvernements, l’espagnol José Luis Rodriguez Zapatero et le marocain Driss Jettou, loueront publiquement la coopération des deux pays dans la lutte contre le terrorisme et les réseaux de l’immigration clandestine.

Mais le Maroc, devenu pays de transit de l’immigration africaine, considère qu’il n’est pas assez aidé par les Européens et aimerait voir l’Espagne et l’UE conclure des accords de rapatriement direct avec les pays africains pourvoyeurs de clandestins.

Sur le front des "pateras", les petits bateaux sur lesquels les trafiquants embarquent hommes, femmes et enfants pour des traversées à haut risque du détroit de Gibraltar ou vers les Canaries, le bilan a de quoi satisfaire. Les interceptions ont augmenté de 37% en 2004, grâce à une "amélioration substantielle de l’attitude du Maroc", se réjouit-on de source gouvernementale espagnole.

Le consensus est moins garanti sur la volonté de Madrid de réviser un accord bilatéral de 2003 sur les mineurs marocains entrés clandestinement en Espagne, qui interdit de les rapatrier si on n’a pas pu localiser leur famille. Cette disposition s’est révélée un véritable filon pour les mafias, qui recrutent désormais leurs clients mineurs auprès des parents, en leur expliquant que les jeunes clandestins ne seront pas expulsables dès lors que leur famille restera coite en cas d’enquête. D’où une recrudescence en Espagne de ces mineurs isolés, au nombre de 1.347 au premier semestre 2005, contre 1.071 sur l’ensemble de 2004.

Comme parade, Madrid veut proposer au sommet de Séville de co-financer en territoire marocain des "centres de réinsertion" pour ces jeunes Marocains et même de former leurs personnels d’encadrement. L’idée a déjà été condamnée par l’ONG marocaine Association des amis et familles des victimes de l’immigration clandestine (AFVIC) comme une tentative de "faire du Maroc une décharge qui libèrerait l’Union européene d’un gros problème".

Synthèse de Céline
D’après Wanadoo