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Le Maroc défend sa politique

mardi 11 octobre 2005, par Rédaction

Montré du doigt, le Maroc défend sa politique de recours à la force pour décourager les immigrés clandestins de pénétrer dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.

Le Maroc justifie l’utilisation de la force par l’afflus d’un nombre important d’immigrés clandestins.

Le Maroc a été critiqué pour sa manière de gérer les tentatives récentes de nombreux Africains de franchir les clôtures séparant le Maroc des deux enclaves espagnoles. Une dizaine d’Africains, qui souhaitaient rejoindre l’Europe pour fuir la misère, ont été tués lors de ces périlleux assauts.

Le ministre des Communications du Maroc et porte-parole du gouvernement, Nabil Benabdallah, a reconnu que les soldats marocains avaient causé des "problèmes humanitaires" qui, selon lui, étaient inévitables s’ils voulaient réussir à empêcher les immigrants d’atteindre ces enclaves. Il a ajouté que c’était une situation dont le Maroc ne sortait pas vainqueur.

Il a affirmé que le Maroc était seul à assumer le flux des immigrants illégaux infiltrant ses frontières dans leur quête d’atteindre les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta. L’Union européenne et les pays voisins, notamment l’Algérie, a-t-il ajouté, devraient assumer une partie de cette responsabilité. "C’est très difficile pour nous. Vous savez que nous avons peut-être plus de 1.000 kilomètres de frontières. Comment faire ? Nous n’avons pas de surveillance électronique, comment alors pouvons-nous contrôler les frontières ?", s’est-il interrogé.

Il a accusé l’Algérie, avec laquelle le Maroc entretient des relations tendues, de laisser ses frontières avec le Maroc "complètement ouvertes", permettant à "ce grand nombre d’immigrants d’entrer au Maroc sans aucune surveillance". "Je pense que l’Algérie ne veut pas prendre la responsabilité", a déclaré M. Benabdallah, en ajoutant que le Maroc ne voulait pas avoir une autre crise diplomatique avec son voisin en raison de ces derniers problèmes d’immigration.

M. Benabdallah a démenti par ailleurs les accusations selon lesquelles les autorités marocaines ont abandonné des Africains dans le désert, après que l’Espagne les eut expulsés. Selon lui, les Africains qui ont été expulsés -environ 300 ont été renvoyés au Sénégal lundi- étaient volontaires pour rentrer chez eux.

M. Benabdallah a déclaré que le sort de ceux qui ne veulent pas rentrer devra être déterminé après la conclusion d’un accord sur le moyen de gérer la crise entre les pays concernés, parmi lesquels le Nigeria, la Sierra Leone, le Liberia et la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, la Mauritanie, l’Algérie et l’Union européenne.

Synthèse de Mourad
D’après AP