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Le Maroc bataille contre l’effet de serre

mercredi 4 mai 2005, par nassim

Ayant ratifié le Protocole de Kyoto qui a pour but de réduire les émissions de gaz, le Maroc espère lutter efficacement contre les effets néfastes des sécheresses.

Réduction de la quantité

Un barrage au Maroc.

de l’eau potable, sécheresses longues et sévères, ressources halieutiques de plus en plus faibles...C’est autant de problèmes dus aux changements climatiques au Maroc, un danger qui prend de plus en plus d’ampleur. Pour limiter les risques éventuels susceptibles d’être engendrés par les perturbations climatiques, les différents acteurs de l’Etat doivent harmoniser leurs actions pour la limitation des émissions des gaz à effet de serre. Ainsi, selon les responsables du ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Eau et de l’Environnement, « les pays en développement comme le Maroc peuvent recourir à des technologies obsolètes dans l’objectif d’atteindre une croissance économique rapide. »

Ils sont soutenus par les pays industrialisés. Le protocole de Kyoto, établi pour limiter les émissions en gaz à effet de serre à un niveau donné pendant une période donnée, propose le mécanisme pour un développement propre (MDP). Celui-ci permet aux pays industrialisés d’investir dans les projets de réduction des émissions localisées dans les pays en voie de développement.

De ce fait, on améliore les modes de production économiques, on les modernise et on les rend plus durables avec un impact positif sur l’environnement local. Le MDP est pour les pays du tiers-monde un moyen de drainer des financements et d’acquérir des technologies propres susceptibles de concrétiser des projets de développement.
Pour participer à l’effort mondial d’atténuation des émissions en gaz à effet de serre, le Maroc a investi dans le mécanisme pour un développement propre. Déjà en 2002, il a ratifié le protocole de Kyoto et créé le conseil national du MDP. Lors de la cinquième session de ce conseil, Mohamed El Yazghi, ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement a souligné : « notre conseil a permis à notre pays d’avoir des résultats concrets en matière de MDP et de devenir l’un des pays les plus en avance dans ce domaine sur la scène internationale. »

Le Maroc s’est doté, ainsi, d’une stratégie de promotion des investissements avec l’appui du programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Cette stratégie couvrant la période 2003/2005 prévoit la mise en place des bases institutionnelles et structurelles requises pour l’opérationnalité de ce mécanisme, le renforcement des capacités nationales dans ce domaine.

On veut créer des partenariats entre le ministère de l’Aménagement du Territoire de l’Eau et de l’Environnement et certains opérateurs économiques. Des actions ont été menées depuis plusieurs années pour le renforcement des capacités des bureaux d’études et des experts nationaux en matière de changements climatiques . Un réseau de bureaux d’étude a vu, ainsi, le jour. Il dispense une assistance technique aux entreprises marocaines pour les aider à identifier leurs projets MDP, concevoir leurs montages et gérer les coûts de transactions, etc.

Nombre d’études ont été effectuées. Au Maroc, les émissions en Gaz à effet de serre peuvent être réduites dans les projets touchant en particulier l’énergie, les déchets, le transport, l’industrie, l’agriculture et la forêt. Il faudrait désormais penser à une agriculture adaptée à la sécheresse et la rareté de l’eau et à un aménagement du territoire adapté au niveau de la mer.

Dans le secteur de l’énergie, on peut substituer le combustible par un autre moins émetteur de carbone, optimiser la demande en énergie fossile (industrie, habitat...) et développer des énergies renouvelables.
Pour le secteur des déchets, il s’agit de récupérer le méthane pour être torché ou utiliser dans la génération de l’électricité. Nombreuses sont, par ailleurs, les options du transport :la substitution de carburant, la promotion de véhicules propres, l’optimisation du transport, le changement du plan de circulation urbaine...

Les industriels, pour leur part, peuvent améliorer les procédés industriels dans la production des matériaux, la métallurgie, les hydrocarbures. Dans le contexte marocain, plusieurs exemples de projets existent dans le domaine du développement propre :mise en place d’un système de récupération de chaleur dans une unité de fabrication, installation de chaudières améliorées, réaménagement des voiries urbaines pour l’amélioration de la fluidité du trafic, développement des chauffe-eaux solaires, réhabilitation des carrières par boisement.

Il est à noter, enfin, que le Maroc est en train de préparer, dans le cadre de ses engagements souscrits au titre de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, sa seconde communication nationale.

Par Jihane Gattioui, lematin.ma