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Le Maroc accueille les prisonniers du Polisario

jeudi 18 août 2005, par Rédaction

Les derniers prisonniers du Polisario ont été libérés et rapatriés à Agadir dans le sud du Maroc. 404 militaires marocains vont enfin rentrer chez leurs familles après près de deux décennies de détention.

Les derniers prisonniers du Polisario ont été libérés et rapatriés au Maroc (photo non datée).

Les prisonniers marocains, qui étaient détenus dans la région de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, pays qui soutient le mouvement indépendantiste du Polisario, devaient être rapatriés à Agadir, dans le sud du Maroc, sous les auspices de la Croix-Rouge qui les a pris en charge jeudi midi.

Leur libération et leur transfert dans un avion fourni par Washington est consécutive à une médiation des Etats-Unis. Elle lève l’un des obstacles à la paix au Sahara-Occidental.

"Il y a encore d’autres problèmes sur lesquels il faudrait se pencher, notamment la question des disparus des deux côtés", a déclaré Nada Doumani, porte-parole de la Croix-Rouge, tout en se félicitant de cette libération. L’organisation a rendu visite régulièrement aux détenus ces cinq dernières années, leur permettant de donner des nouvelles à leur famille et de recevoir des colis.

Dans un communiqué, le Front Polisario dit avoir pris cette décision notamment à la suite de "sollicitations" et "pour mettre au défi le Maroc de libérer les prisonniers de guerre sahraouis (plus de 150 combattants) dont il nie jusqu’à présent l’existence, et faire la lumière sur le sort de plus de 500 Sahraouis qu’il a fait disparaître depuis le début du conflit".

Pour sa part, Rabat n’a pas fait de commentaire. La libération des derniers prisonniers marocains permet au Polisario de tourner une page qui le mettait plutôt en position de faiblesse face à Rabat, d’autant que le mouvement indépendantiste était accusé de violations des droits de l’homme dans les camps de Tindouf. Il y a deux ans, un rapport de la Fondation "France Libertés" de Danièle Mitterrand, ainsi que les témoignages d’anciens prisonniers du Polisario avaient aussi fait état de mauvais traitements.

Le statut du Sahara-Occidental est disputé depuis que le colonisateur espagnol l’a abandonné en 1975, le Maroc de Hassan II s’engouffrant aussitôt dans la brèche pour prendre de vitesse les indépendantistes qui proclamaient de leur côté une "République arabe sahraoui démocratique" (RASD) qui restera virtuelle.

Le sort du Sahara-Occidental constitue par ailleurs une pomme de discorde entre le Maroc et l’Algérie, la longue frontière commune entre les deux pays étant d’ailleurs fermée. Malgré les médiations des Nations unies, il n’a pas été possible d’organiser un référendum d’autodétermination, la question achopant sur le corps électoral. Le Polisario se refuse en effet à voir voter ceux qu’il considère comme des "colons" marocains installés après le départ des Espagnols.

Dans un entretien à l’agence Associated Press, l’ambassadeur de la RASD en Algérie, Mohamed Beissat, a exprimé "l’espoir -et c’est notre espoir ultime- de voir le Maroc revenir à ses promesses antérieures d’organiser un référendum d’autodétermination". Pour lui, un tel vote "ouvrirait les portes de l’espoir, de la prospérité et de la coopération dans la région".

Synthèse de Mourad
D’après AP