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« La plus grande opération d’aide humanitaire de l’histoire » a commencé

mardi 28 décembre 2004, par nassim

Au moins 23.000 morts, plusieurs centaines de millers de sans abri... Après le tsunami qui a frappé le littoral de l’océan Indien, les organisations humanitaires et les gouvernements viennent en aide aux zones sinistrées.

« Les conséquences à long terme pourraient être aussi dévastatrices que le tsunami lui-même », a averti, lundi, Jan Egeland, coordinateur des secours d’urgence aux Nations Unies. De multiples pays et organisations humanitaires, conscients du danger, se mobilisent depuis dimanche pour évaluer ces conséquences, parer aux premiers dangers : il faut envoyer du personnel et des équipements vers l’Asie du Sud pour venir en aide aux centaines de milliers de personnes sans-abri et éviter des épidémies. ONU et Croix-Rouge en tête, ces organisations sont confrontées au fait que la catastrophe a frappé simultanément une dizaine de pays aussi éloignés que les Maldives et la Thaïlande.

« Il se pourrait bien que cela devienne l’une des plus grosses opérations jamais engagées », a déclaré le porte-parole de la Croix-Rouge, Marie-Françoise Borel. Ce qu’a confirmé Egeland en rappelant qu’il y a un an, l’Onu avait lancé la plus vaste opération humanitaire de son histoire après le tremblement de terre de Bam en Iran l’année dernière. « Je pense que nous allons faire plus (en Asie) et que nous devons faire plus car il s’agit d’une plus grande catastrophe ».

Lutter contre les maladies

Pour parer au plus pressé, les Nations unies concentrent d’abord leurs efforts de coordination sur les pays les plus touchés comme le Sri Lanka, les Maldives, l’Indonésie et la Thaïlande. D’autres pays, comme l’Inde et la Malaisie, semblent en mesure d’assurer eux-mêmes les premiers secours, l’Inde ayant même offert d’apporter son aide au Sri Lanka. Plusieurs pays ont demandé aux Nations unies de fournir des toilettes mobiles et des médicaments afin d’éloigner le risque d’épidémie, ainsi que des tentes et de l’eau potable là où les égouts ont été détruits par la montée des eaux. « Le plus important est de lutter contre les maladies qui se répandent par l’eau, comme le paludisme et la diarrhée, ainsi que les infections respiratoires », a déclaré Hakan Sandbladh, un des experts des questions sanitaires à la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Cette dernière - qui a lancé dimanche un appel initial de cinq millions d’euros pour venir en aide à 500.000 personnes - affrète un avion avec du matériel médical destiné à 100.000 sinistrés au Sri Lanka. « Abris, tentes, couvertures, eau potable, nourriture, ustensiles domestiques et moustiquaires constituent les besoins prioritaires des sinistrés », a déclaré Simon Missiri, chef du département Asie et Pacifique de la Croix-Rouge. L’organisation Action contre la faim, qui évalue actuellement la situation sanitaire et nutritionnelle au Sri Lanka, envisage également d’affréter un avion-cargo avant la fin de la journée afin d’y acheminer du matériel d’assainissement d’eau.

Le travail des équipes de secours n’est évidemment pas facilité par la coupure des communications dans les pays sinistrés. Et les quatre techniciens français de TSF (lire l’entretien qui arriveront mardi dans l’avion cargo à Colombo seront chargés d’installer des lignes satellites, une ligne de visioconférence et trois pôles de transmission de données haut débit, l’équivalent de trois cybercafés.

Par APG, avec AFP et Reuters, liberation.fr