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La Tunisie fête le CSP

mardi 15 août 2006, par Ahlem

La Tunisie a fêté dimanche dernier le 50ème anniversaire de la promulgation du Code du statut personnel (CSP) et la fête de la femme.

La Tunisie fête le CSP.

Première mesure prise le 13 août 1956, quelques mois après l’indépendance du pays, par le président Habib Bourguiba, le CSP, grâce à une "lecture éclairée" des textes sacrés, allait donner à la femme tunisienne une position privilégiée et avant-gardiste dans son environnement régional.

Le CSP en vigueur en Tunisie abolissait la polygamie encore en vigueur dans tous les pays arabo-musulmans. Le code supprimait aussi la répudiation, remplacée par le divorce judiciaire que peut désormais réclamer l’épouse au même titre que son conjoint. La fille majeure n’avait plus besoin de tuteur pour se marier. Parallèlement, la femme accédait de plain-pied à l’enseignement et au marché du travail.

Malgré les pressions des conservateurs qui prônaient une remise en question du CSP, l’actuel président de la Tunisie, Zine El Abidine Ben Ali a affiché, à son arrivée au pouvoir en 1987, la volonté de conforter la place de la femme dans tous les secteurs d’activité pour en faire "un partenaire agissant" dans la vie publique et en même temps, "un rempart solide contre les forces rétrogrades, le fanatisme et les extrémismes".

"Il y a énormément de choses qui ont été accomplies, mais il serait irréel de considérer que l’oeuvre est parachevée", estime aujourd’hui Sana Ben Achour, professeur de droit à l’université de Tunis. Dirigeante de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), elle réclame "la consécration de l’égalité pleine et entière". Tout en se déclarant "fière" des acquis de la femme, la présidente de cette association, Khadija Chérif, estime elle aussi que "des inégalités persistent".

En tête de leurs revendications en Tunisie, les associations féministes brandissent l’égalité en droit successoral qui continue d’être régi par les prescriptions du Coran lesquelles, globalement, accordent aux mâles une part double à celle consentie à l’héritière de sexe féminin. Elles contestent en outre l’ordre patriarcal qui fait encore de l’époux le chef de famille et appellent à la levée des réserves émises par le gouvernement tunisien à certaines dispositions de la Convention de Copenhague de 1979 contre toutes les formes de discrimination contre les femmes.

Synthèse de ahlem
D’après presse canadienne