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La Syrie promet de se retirer du Liban d’ici le 30 avril

dimanche 3 avril 2005, par nassim

La Syrie s’est engagée à retirer du Liban toutes ses troupes et tous ses agents de renseignement le 30 avril « au plus tard », a annoncé dans un communiqué l’émissaire de l’ONU Terje Roed-Larsen dimanche, après une réunion avec le président syrien Bachar el-Assad et son chef de la diplomatie Farouk al-Chareh.

« Le ministre des Affaires étrangères Farouk al-Chareh m’a aussi informé que tous les soldats syriens, le matériel militaire et l’appareil de renseignement seraient retirés entièrement et complètement d’ici le 30 avril 2005 au plus tard », rapporte M. Roed-Larsen dans le communiqué.
Une équipe onusienne de vérification du retrait sera envoyée au Liban, si Beyrouth l’accepte, a précisé l’émissaire, qui doit entamer lundi des pourparlers avec la partie libanaise.

D’après lui, l’annonce de dimanche implique la mise en application des accords de Taëf de 1989 et de la résolution 1559 adoptée en septembre par le Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution demande à Damas de retirer ses troupes du Liban -où elles sont stationnées depuis 1976- et de cesser toute ingérence dans la vie politique libanaise.
Depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri le 14 février à Beyrouth, la communauté internationale a intensifié les pressions sur la Syrie pour qu’elle opère ce retrait.

Damas a commencé un retrait partiel. Ces dernières semaines, les troupes syriennes se sont repliées sur la vallée de la Bekaa, dans l’est du Liban. Le retrait total marquerait la fin de 29 années de présence militaire syrienne au Pays du Cèdre. Et il allégerait la pression internationale sur Damas, qui aurait ainsi rempli les conditions que la résolution 1559 fixe son retrait.
Pour M. Al-Chareh, cela « aidera à améliorer le climat » au Proche-Orient. Mais pour lui, le sort de la Syrie et du Liban resteront liés.

Au Liban, Wael Abou-Faour, membre de l’opposition, a qualifié cette annonce de « très positive », estimant qu’elle conduiraitr à « une nouvelle relation et une nouvelle alliance avec la Syrie ». Même si un autre opposant, Gibran Tueni, rédacteur en chef du principal quotidien libanais, An-Nahar, accusait pour sa part Damas de continuer à se mêler des affaires politiques du Liban, et notamment l’impasse actuelle sur la formation d’un nouveau gouvernement chargé d’organiser les élection. « Jusqu’à maintenant, c’est la Syrie qui décide. Les gens qui ont l’autorité (au Liban, NDLR) sont totalement sous le contrôle des autorités syriennes », a-t-il déclaré.

Source : AP