Accueil > INTERNATIONAL > La Pologne nargue l’Europe

La Pologne nargue l’Europe

samedi 23 juin 2007, par Rédaction

La Pologne du Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski s’est montrée méprisante vis-à-vis de l’Allemagne et de l’Europe à l’occasion du conseil européen de Bruxelles.

La Pologne défie l’Allemagne et l’Europe

La Pologne a réitéré sa menace d’un veto si ses exigences sur le vote à la double majorité n’étaient pas satisfaites. Face à ce nouveau blocage, l’Allemagne a proposé de convoquer une conférence intergouvernementale avec tous les Etats-membres sauf la Pologne, tandis que la France tentait une ultime conciliation. Les laborieuses négociations entamées jeudi soir semblaient pourtant avoir progressé dans l’après-midi de vendredi. Lors d’une nouvelle rencontre avec le président polonais Lech Kaczynski, qui négociait à Bruxelles en informant minute par minute son frère jumeau et Premier ministre resté à Varsovie, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy avaient présenté une "proposition nouvelle de compromis" sur le système de vote à la double majorité (55% des Etats-membres et 65% de la population) rejeté par la Pologne.

La présidente en exercice du conseil européen a proposé de reporter à 2014 l’entrée en vigueur de la nouvelle règle et de donner en compensation davantage de sièges à la Pologne au Parlement européen, sans remettre en cause la règle de la double majorité. Mais, à Varsovie, Jaroslaw Kaczynski, inflexible, a rejeté l’offre après avoir consulté les membres de sa coalition gouvernementale. "Nous n’avons pas obtenu ce que nous considérons comme l’absolu minimum", a-t-il dit, en brandissant à nouveau la menace du veto. Cette réponse a fait l’effet d’une douche froide à Bruxelles. Devant l’intransigeance de Varsovie, la présidence allemande a proposé de convoquer une conférence intergouvernementale sans la Pologne pour rédiger le nouveau traité institutionnel, a annoncé Ulrich Wilhelm, porte-parole de la présidence allemande de l’UE. La Pologne aurait la possibilité de se joindre par la suite à cette CIG à 26, a précisé M. Wilhelm. Cette proposition était examinée à 22h30 par les délégués des 27 Etats-membres, qui étaient en train de dîner.

Au même moment, la France faisait le forcing pour arracher un compromis à la Pologne. Nicolas Sarkozy a reçu pendant une demi-heure dans le bureau de la délégation française le président polonais Lech Kaczynski, avant de s’entretenir au téléphone avec son frère. Le président français avait demandé à Tony Blair de se joindre à lui pour cette tentative de la dernière chance. Dans l’après-midi, les négociations avaient progressé avec le Royaume-Uni. Angela Merkel a obtenu des Vingt-Sept un accord sur la création d’un poste de Haut représentant pour la politique étrangère. Cette dénomination a été préférée à celle de ministre des Affaires étrangères qui figurait dans la défunte Constitution, et que Londres refusait catégoriquement. Ce responsable réunira les fonctions exercées jusque-là par le Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et par le commissaire européen aux Relations extérieures, a précisé le ministre portugais Luis Amado.

Synthèse de Mourad
D’après AP