La Corée du Nord provoque le monde

En testant son engin, la Corée du Nord n’a pas tenu compte de l’opposition de la Chine, son allié le plus proche, qui est aussi son partenaire économique le plus important et garantit son approvisionnement alimentaire et en pétrole. Reste que normalement, un test n’est qu’une expérience, et il faut encore plusieurs années avant de mettre au point un produit fini. Dans ce cas, ce produit serait des armes nucléaires qui pourraient menacer -et frapper- non seulement ses voisins du nord, mais aussi les ennemis de la Corée du Nord, comme les Etats-Unis, situés à plusieurs milliers de kilomètres de là.

Les capacités militaires du régime de Pyongyang restent une énigme pour la communauté internationale. Tout comme ses avancées dans le domaine du nucléaire depuis l’éviction des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) du pays fin 2002 et le retrait du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en 2003.
Avant l’explosion de lundi, l’ancien inspecteur des Nations unies David Albright avait estimé qu’en se basant sur la sophistication technologique limitée de la Corée du Nord, Pyongyang testerait une bombe d’une puissance trois à quatre fois inférieure à celle d’Hiroshima.

Confirmant indirectement ses commentaires, des responsables russes et sud-coréens ont affirmé que les mesures sismiques effectuées montraient que la bombe était d’une puissance bien plus faible que celles lancées sur les villes japonaises d’Hiroshima et Nagasaki pendant la Deuxième Guerre mondiale. L’essai nucléaire effectué par la Corée du Nord a toutefois un impact psychologique important et pourrait notamment relancer la course aux armements dans la région. Si le Japon, par exemple, décidait d’augmenter ses dépenses dans le domaine de l’armement, voire de se constituer une force de dissuasion nucléaire, cela pourrait amener Séoul, méfiant à l’égard des intentions japonaises, à suivre le mouvement. Tout comme Taïwan.

Synthèse de Souad
D’après AP