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L’option dessalement de l’eau de mer : l’investissement étranger à la rescousse
lundi 31 janvier 2005, par
En Algérie, le groupe Sonatrach s’est fortement impliqué dans le dessalement de l’eau de mer à travers la société mixte Algerian Energy Company (AEC), dont il est actionnaire à hauteur de 50%.
La première unité de dessalement de l’eau de mer est située dans la zone industrielle d’Arzew, à Oran. C’est un chantier important dont les travaux ont démarré en septembre 2003. Ce projet, ce sont quatre-vingt-dix mille mètres cubes d’eau par jour.
Cette unité a été mise en partenariat avec Black and Veatch (Etats-Unis), Sogex (Oman) et Itoshu (Japon). Entrée en service, elle permettra de satisfaire les besoins en eau des différents complexes de la zone et produire de l’électricité grâce à une centrale combinée d’une capacité de trois cent dix-huit mégawatts. Sonatrach travaille aussi sur d’autres projets de dessalement de l’eau de mer comprenant des centrales électriques de grande capacité comme ceux d’Alger, d’une capacité de deux cent mille mètres cubes par jour, couplé avec la centrale d’El Hamma. En plus de celui de Skikda, d’une capacité de cent mille mètres cubes par jour et une production d’électricité de huit cents mégawatts, dont le contrat a déjà été attribué.
Il est attendu que ces usines soient opérationnelles à compter de 2006. A Alger, comme à Oran ou Skikda, l’idée est d’approvisionner les grands centres urbains en eau dessalée et de réserver les eaux traitées et les eaux de barrage à l’irrigation, l’agriculture et l’usage industriel. La construction d’une centrale électrique associée à une usine de dessalement de l’eau de mer à Arzew, en partenariat avec la société américaine Black and Veatch, c’est un investissement estimé à 460 millions de dollars. La mise en place d’une centrale électrique à Skikda par la société canadienne SNC-Lavalin, c’est un investissement de 430 millions de dollars, dont 20% détenus par cette même société. La centrale El Hamma, confiée au groupe américain Ionics, est un investissement de 248 millions de dollars, dont 70% détenus par le groupe en question. L’ensemble de ces unités a été mis en compétition à travers des avis d’appels d’offres internationaux. D’autres projets sont en cours ou en perspective dans la même filière.
Le dessalement de l’eau de mer, ce sont des projets complexes auxquels les sociétés nationales ne se sont pas habituées. C’est une option coûteuse. Elle représente une proportion importante dans l’investissement étranger direct dans le secteur de l’énergie, dont les hydrocarbures tiennent le haut du pavé. Par les chiffres, un montant de 8,6 milliards de dollars en investissements étrangers a été consenti dans l’intervalle 1999/2003, pour ne citer que cette période-là, par des sociétés étrangères en association avec le groupe Sonatrach et ses filiales dans les domaines de l’exploration et du développement des gisements existants.
Dans le domaine de l’exploration, plus de 874 millions de dollars ont été ainsi mobilisés par les compagnies étrangères durant la même période. Par pays, les sociétés américaines se placent en tête avec 35%, suivies de celles de l’Italie (14%), de l’Australie (9%), de l’Angleterre, de l’Indonésie et du Canada avec 8% chacun et 7% pour la France, le reste est partagé entre les sociétés russes, espagnoles et autres. L’investissement dégagé par des partenaires étrangers sur des gisements existants est établi, pendant la même période, à 7,7 milliards de dollars. Les principaux projets ont été réalisés avec des compagnies anglaises (30%), américaines (20%), australiennes (16%) et espagnoles (15%). Deux projets sont par ailleurs en cours de réalisation avec la société chinoise CNPC. Il s’agit en fait d’une raffinerie à Adrar d’une capacité de six cent mille tonnes par an pour un montant d’investissement de 350 millions de dollars et de la réalisation, avec une société allemande, Linde, d’une usine de production d’hélium à Skikda pour un montant d’investissement de 90 millions de dollars. Le dernier contrat pétrolier entre Algériens et Chinois a été signé à l’occasion de la venue en Algérie du chef de l’Etat chinois, fin 2003.Les projets en association se développent ainsi en amont et en aval. Tous produits confondus, la part des associés de Sonatrach était de 4% en 2003. Elle est passée autour de 7,3% sur l’exercice 2004. Dans le pétrole brut, la part des associés était de 14% en 2002 et de 19,4% en 2004. Dans les exportations, elle était de 8% en 2002 et 9,2% en 2003. Le groupe a enregistré en moyenne 2,4 milliards de dollars en investissements en 2002-2003.
Le secteur des mines n’est pas en reste. Il évolue dans la même dynamique ou presque que le pétrole et le gaz. L’investissement étranger direct enregistré dans le domaine des mines et carrières est estimé à 33 millions de dollars, soit 2% des IDE du secteur de l’énergie dans sa globalité. Exemple de partenariat en la matière : la concrétisation d’un contrat avec le partenaire libanais Zakhem pour l’exploitation et le développement du gisement d’or Tiririne Hannane pour un montant d’investissement de 200 000 dollars. Un projet auquel il faut ajouter l’ouverture du capital de l’entreprise Ferphos et de la compagnie indienne Ispat pour la mise en valeur des gisements de fer de Boukhdra et de l’Ouenza, dans la wilaya de Tébessa, pour un investissement établi à 9 millions de dollars.
Par Youcef Salami , La Tribune