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L’islamiste Djamel Beghal condamné à 10 ans d’emprisonnement

mardi 15 mars 2005, par Hassiba

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mardi à la peine maximale de 10 ans d’emprisonnement l’islamiste Djamel Beghal, 39 ans, reconnu coupable d’avoir créé en 2001 une association de malfaiteurs terroristes pour s’attaquer aux intérêts américains en France.

Les co-prévenus du franco-algérien Beghal ont été condamnés à des peines de 9 à 1 an de prison : Kamel Daoudi s’est vu infliger 9 ans, Nabil Bounour et Abdelkrim Lefkir, 6 ans, Rachid Benmessahel, 3 ans et Johan Bonte, 1 an."

Le tribunal n’a pas encore expliqué son jugement, il s’est contenté de distribuer les peines. Mais infliger la peine maximale de 10 ans de prison dans un dossier sans preuves nous paraît être une parodie judiciaire", a lancé à la sortie du tribunal l’un des avocats de Djamel Beghal, Me Jean-Alain Michel."Les aveux de Djamel Beghal ont été extorqués et n’ont jamais été confirmés par les faits", a répété l’avocat.Selon lui, son client "devrait probablement légitimement faire appel". Son co-prévenu Kamel Daoudi devrait faire de même selon l’avocat de ce dernier, Me Frédéric Bellanger.A l’issue du procès, qui s’est tenu du 3 janvier au 16 février, le procureur de la République avait demandé la condamnation des six hommes à des peines allant de 5 à 1O ans d’emprisonnement, requérant la peine maximum pour Djamel Beghal et Kamel Daoudi.

Les avocats avaient plaidé la relaxe de leurs clients, estimant que s’il est indéniable que les prévenus se connaissaient et partageaient des convictions islamistes radicales, il n’est pas prouvé qu’ils aient fomenté un attentat. Tous ont souligné la faiblesse de l’accusation, allant jusqu’à dénoncer un dossier "manipulé" par le juge d’instruction antiterroriste Jean-Louis Brugière.Au départ de l’instruction, à la veille des attentats du 11 septembre, les enquêteurs soupçonnaient Djamel Beghal, installé dans la zone pakistano-afghane où se situent les camps d’entrainement d’Al-Qaïda, arrêté quelques semaines plus tôt aux Emirats arabes unis, d’avoir reçu l’ordre de l’un des lieutenants de Ben Laden de monter un groupe terroriste en France pour commettre, courant 2002, un attentat contre l’ambassade américaine à Paris.Les enquêteurs tenaient leurs informations de notes de la DST (contre espionnage français) et d’interrogatoires de police de Beghal aux Emirats arabes unis. Cependant Beghal conteste toutes les accusations portées contre lui et affirme avoir été torturé durant les interrogatoires à Dubaï.

Par AFP, www.lemonde.fr