Accueil > INTERNATIONAL > L’Amérique envers et contre tous

L’Amérique envers et contre tous

Au lendemain de l’assassinat de Cheikh Yassine

mercredi 24 mars 2004, par Hassiba

Assuré de la protection de Washington, Ariel Sharon revendique son crime et annonce la poursuite de l’opération de liquidation physique des leaders de la cause palestinienne.

Le monde assiste, aujourd’hui, en spectateur aux transgressions répétées du droit international par l’État hébreu. Nul ne peut aller à l’encontre de la volonté de l’Administration Bush, qui empêche toute sanction à l’encontre d’Israël.

Les États-Unis auront été le seul pays à ne pas avoir condamné l’assassinat de cheikh Yassine. Aucune marque de regret n’a été décelée dans la réaction américaine. Le département d’État US s’est contenté de dire : “Nous sommes profondément troublés par les opérations de ce matin à Gaza” par la voix de Scott McClellan, le porte-parole de la Maison-Blanche.

Plus tard, Condoleeza Rice tentera d’atténuer la responsabilité en affirmant que les États-Unis n’ont pas été associés à la décision israélienne d’assassiner le chef spirituel du Hamas. Il a cependant réitéré “le droit d’Israël à l’autodéfense”.

C’est là une manière de légitimer le crime d’Ariel Sharon. À voir la réaction de la Maison-Blanche, il est aisé de déduire qu’il n’est pas question d’envisager une quelconque mesure contre Tel-Aviv. Mieux, selon les propos de la conseillère à la sécurité nationale de George bush, Condoleeza Rice, l’assassinat de cheikh Yassine ne constitue guère un événement. Elle demande même au peuple palestinien, qui n’arrive pas à contenir sa rage et sa colère, à faire preuve de retenue. Pour elle, il faut continuer à parler de paix car “il existe toujours un espoir de jours meilleurs pour le Proche-Orient”. Condoleeza Rice va jusqu’à voir de “nouvelles perspectives” dans certaines choses évoquées par les Israéliens. Elle fait certainement allusion à la proposition d’évacuation de la bande de Gaza présentée par le Chef du gouvernement hébreu.

Sur un ton menaçant, la conseillère de Bush ajoutera : “J’espère que rien ne sera fait pour empêcher ces nouvelles perspectives d’éclore.” Continuant sur la lancée, le porte-parole de la Maison-Blanche exige de l’Autorité palestinienne de “faire tout ce qui est en son pouvoir pour affronter et démanteler les organisations terroristes”. En somme, rien n’a changé dans la politique américaine au Proche-Orient. Israël jouit toujours du soutien inconditionnel et indéfectible de Washington, quoi qu’elle fasse.

Conforté, le cabinet Sharon a annoncé, hier, par le biais de son ministre de la Sécurité intérieure que “désormais tous les membres de la direction de Hamas constituent des cibles légitimes”. Ainsi, Israël s’arroge tous le droits et n’est plus disposé à parler de paix, car elle n’en a jamais voulu. Sa priorité est d’étouffer au vu et au su de toute la communauté internationale les voix palestiniennes contestant sa répression et son occupation des territoires autonomes.
Quant à la paix, elle se fera conformément aux désirs d’Ariel Sharon, qui se résument à une hégémonie d’Israël sur toute la région. Les Palestiniens ne doivent compter que sur eux-mêmes pour espérer arracher un jour leur indépendance, parce que nul n’est disposé à les aider au risque de subir les foudres américaines.

Des élections pour remplacer cheikh Yassine

Des élections auront lieu au sein des instances dirigeantes du Hamas pour élire le nouveau chef de ce mouvement islamiste radical palestinien succédant à Ahmed Yassine, assassiné lundi par Israël, a annoncé, hier, un haut responsable du mouvement. "Conformément à sa charte, le mouvement va examiner la question et un successeur sera élu par voie démocratique et des élections", a déclaré à l’AFP Mohammad Chamaâ, un des fondateurs du groupe radical avec cheikh Yassine. Selon lui, ces élections devraient avoir lieu après la période de deuil décrété après l’assassinat de cheikh Yassine.

K. A., quotidien-oran.com