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L’Algérie pourrait recourir à la justice internationale

dimanche 10 juin 2007, par Rédaction

L’Algérie menace de recourir à la justice internationale pour obtenir une révision à la hausse du prix du gaz qu’elle livre à l’Espagne selon Chakib Khelil.

Les négociations entre l’Algérie et l’Espagne bloquées

Dernier épisode en date, le refus de Sonatrach des conditions espagnoles sur l’augmentation de sa part dans le capital du futur gazoduc sous-marin de Medgaz entre l’Algérie et l’Espagne. En réponse, Sonatrach propose ou plutôt conditionne sa participation dans le gazoduc dont les travaux de construction commenceront fin 2007. Hier, le ministre de l’Energie et des Mines Chakib Khelil est allé plus loin en agitant, en termes presque clairs, la menace d’un retrait de Sonatrach du Medgaz, synonyme de l’abandon du projet. Si les blocages venaient à persister, a-t-il dit, Sonatrach opterait pour l’alternative de la liquéfaction de son gaz pour le vendre sur d’autres marchés dans le monde, ce qui rendrait cependant le gazoduc Medgaz « économiquement peu rentable », a noté le ministre. La conjoncture gazière joue en faveur de Sonatrach : le marché du GNL est en plein essor et l’Europe du Sud, l’Espagne en premier, n’a pas beaucoup de choix pour s’approvisionner en gaz dans un contexte marqué par les tensions énergétiques entre l’Europe et la Russie. Les spécialistes affirment, en effet, que l’Algérie restera le principal fournisseur de gaz pour l’Europe au moins durant les 20 prochaines années. Toutefois, la liquéfaction du gaz nécessite des investissements lourds.

Et l’Espagne, géographiquement proche de nos côtes, constitue pratiquement la seule porte européenne pour le gaz algérien. La seconde condition destinée à faire fléchir les Espagnols, Sonatrach ne contribuera financièrement au projet qu’à hauteur de 26% et non pas 36%, en attendant la décision de la commission nationale de l’énergie espagnole. « A chaque fois qu’il y a une demande de fonds, nous contribuerons à hauteur de 26%, ce qui représente des risques pouvant retarder l’achèvement du projet », a indiqué M. Khelil. Dans ce cas, qui va apporter les 10% restants pour financer la construction du Medgaz ? Cette option faciliterait l’arrivée d’un autre actionnaire dans le Medgaz, probablement Gas Natural, mais cela donnerait aux compagnies espagnoles une majorité absolue dans le Medgaz, avec 62% de parts contre 26% pour Sonatrach. La Commission européenne va-t-elle accepter une position dominante des compagnies espagnoles dans le gazoduc qui devra alimenter aussi la France et éventuellement d’autres pays européens ? En tous cas, le ministre a tracé le chemin : Sonatrach s’en tiendra strictement à sa position de disposer de 36% des parts du projet de gazoduc Algérie-Espagne (Medgaz), au cas où la CNE refuse de lui augmenter -sans conditions- ses actions dans le projet.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran