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L’Afrique entre terrorisme et autoritarisme

samedi 5 avril 2008, par Rédaction

L’Afrique qui souffre du terrorisme islamiste, de l’autoritarisme et des dictatures, doit se réinventer sur le chemin de la modernité.

L’Afrique et le terrorisme.

La nature et les objectifs du terrorisme, s’ils sont identifiables là où le phénomène est récurrent, frappe de manière très épisodique ou régulièrement spectaculaire avec beaucoup de victimes et de dégâts, les traitements qui lui sont infligés sont très différents. Les traitements se différencient selon la nature du régime confronté au terrorisme. Dans les grandes démocraties d’où sont exclus le renversement du régime, des changements institutionnels stratégiques, la paralysie ou la singularisation d’une région, la transformation par la force et/ou la menace du mode de vie, des codes vestimentaires, l’effacement des femmes de l’espace public surtout à la nuit tombée, les ripostes à la violence sont inscrites dans les lois qui existent et celles mises en jeu à l’apparition du phénomène. Dans les pays à grand déficit démocratique, avant le terrorisme, l’Etat de droit faiblit et s’affaisse face aux violences intégristes qui sont combattues par les armes, et aussi par la religion qui, paradoxe, offre une « légitimation », ancre un discours (religieux) très proche de celui des terroristes. En fait, on se « dispute » la religion qui est à tous. L’Algérie au sortir de la « décennie rouge » n’a pas pour autant éradiqué le terrorisme désormais couplé au banditisme, aux trafics, aux importations illégales (drogues, pétards), à la corruption du bas jusqu’au sommet des gammes sur tous les produits et services.

Aujourd’hui mondialisé dans un certain nombre de pays, le terrorisme est devenu, enfin, une menace internationalisée et considérée comme telle par l’ONU et tous les regroupements sur tous les continents. L’Afrique, très faible au plan démocratique (absence de consensus et de fronts internes nationaux, y compris devant la menace terroriste toujours plus organisée, inventive, informée et souvent « kamikaze »), a décidé de s’organiser. Si la démarche à saluer est positive, elle part amoindrie par l’absence de forces pourtant vivantes et parfois organisées dans les pays africains. La société, les élites qui pensent, les partis d’opposition, les chercheurs et sociologues autonomes, les forces productives et les entreprises ne sont pas impliqués devant le fléau. Sans la présence américaine qui fait imploser tous les pays où elle s’impose par la force et par l’odeur du pétrole alléchée, les Africains peuvent effectivement réfléchir et trouver des parades coordonnées selon le terrain, l’ancrage du terrorisme, son âge et ses relais. L’ambition politique, si elle existe, se veut aussi une grande œuvre collective pour rapidement démocratiser le continent, trouver des solutions au chômage des jeunes, à la libération des femmes prisonnières des tabous, de l’intolérance des hommes et d’apprentis imams repoussants, et souvent de législations encore trop rétrogrades. L’Afrique a des atouts qui seront stérilisés au profit du terrorisme si les médias, la société, le champ politique ne sont pas libres et si le « débat » reste confiné au sommet, entre convertis de la fermeture et de l’autoritarisme.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après La Tribune