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Japon : Koizumi annonce des élections anticipées

lundi 8 août 2005, par Rédaction

Des élections législatives anticipées seront organisées au Japon le 11 septembre prochain. Le premier ministre japonais Junichiro Koizumi espère ainsi obtenir le soutien de son peuple pour relancer la privatisation de la poste japonaise.

Junichiro Koizumi, premier ministre du Japon.

Les élections anticipées annoncées pour le 11 septembre risquent pourtant d’être difficiles pour sa formation, le Parti libéral-démocrate, profondément divisée par le projet. Signe de l’opposition soulevée par la réforme au sein même du parti de Junichiro Koizumi, des parlementaires du PLD lui ont fait défaut lors du vote de la chambre des conseillers, qui a rejeté la privatisation de la poste par 125 voix contre 108. C’est un camouflet pour le chef du gouvernement, qui a annoncé qu’il démissionnerait si son parti et son allié, le Komeito, n’obtenaient pas la majorité lors des élections anticipées.

Déterminé à mener à bien la privatisation de la poste, Junichiro Koizumi à décidé de s’en remettre aux électeurs. « La chambre haute a décidé que la privatisation de la poste n’était pas nécessaire. Alors je voudrais demander au peuple s’il la soutient ou s’il s’y oppose. C’est pourquoi j’ai dissous le Parlement », a expliqué le Premier ministre à la presse après l’annonce de la dissolution.

Au cours du week-end, des parlementaires influents avaient pourtant tenté de le convaincre de ne pas dissoudre l’assemblée en cas de rejet de sa réforme. Mais comme il l’avait annoncé, le Premier ministre a réuni son gouvernement en urgence après le vote et les ministres, à une exception près, ont approuvé la dissolution. La réforme postale s’annonce comme l’un des grands thèmes de la campagne et certains pensent qu’elle entraîner une scission du PLD, au pouvoir quasiment sans interruption depuis sa création en 1955.

La dissolution est peut-être une aubaine pour le Parti démocrate (PDJ), qui venait de présenter une motion de censure contre le gouvernement, rendue obsolète par la dissolution. Le PDJ entend bien conforter ses gains à la chambre haute l’an dernier et à la chambre basse lors du dernier scrutin de 2003. « Aujourd’hui nous avons enfin l’occasion de changer le gouvernement », a lancé son chef Katsuya Okada.

La chambre basse avait adopté de justesse le mois dernier la réforme prévoyant le démantèlement et la privatisation de la poste japonaise d’ici 2017. Les services postaux, financiers et d’assurances seraient répartis au sein d’entreprises privées. La privatisation de la poste, qui gère 330.000 milliards de yens (2.400 milliards d’euros) d’épargne et assurance-vie, donnerait naissance à la plus grande banque du monde.

Les partisans de la réforme jugent nécessaire de remettre les dépôts massifs de la Poste dans les mains d’investisseurs privés pour donner un coup de fouet à l’économie nippone qui se relève à peine d’une décennie de récession. Mais ses adversaires craignent la fermeture de bureaux de poste dans les zones rurales et des licenciements parmi les 400.000 salariés de la poste. Ils arguent aussi que la future institution écraserait les banques privées actuelles.

Certains n’ont pas non plus apprécié la méthode de Koizumi. « Il est excessivement anormal d’enjoindre les parlementaires de voter sur des textes en agitant la menace de dissolution », protestait Tatsuo Kawabata, secrétaire général du Parti démocrate.

Par AP