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George Bush soutient la Géorgie

mardi 10 mai 2005, par nassim

Le président américain, George Bush, en tournée dans les anciens pays du bloc soviétique, a visité la Géorgie à laquelle il a promis le soutien des Etats-Unis dans sa marche pour la démocratie et la restauration de son intégrité territoriale.

George Bush en Géorgie.

Devant une foule enthousiaste de 60.000 personnes rassemblées sur la place de la Liberté, George Bush a encouragé l’action des autorités géorgiennes en Abkhasie et en Ossétie du Sud. "Le territoire et la souveraineté de la Géorgie doivent être respectés par toutes les nations", a déclaré Bush, faisant référence au soutien apporté par Moscou aux deux provinces séparatistes. Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili, propulsé à la tête du pays voici un an et demi au terme de la "Révolution de la rose", a fait du rétablissement de l’autorité centrale l’une de ses priorités. "Il s’agit d’un différend qui doit être résolu par le gouvernement géorgien et par les régions séparatistes. Les Etats-Unis ne peuvent imposer une solution et vous ne souhaitez sans doute pas que nous le fassions", a déclaré George Bush au cours d’une conférence de presse donnée plus tôt dans la journée, en compagnie de Saakachvili.

"Le président (géorgien) a proposé une solution qui encourage l’autonomie et la décentralisation, mais qui rejette la division de ce grand pays. Il me semble qu’il s’agit d’une proposition très raisonnable", a ajouté Bush. Pendant la conférence de presse, Bush a assuré le président géorgien qu’il pouvait lui téléphoner quand il le désirait pour parler de ces problèmes, et a évoqué la possibilité de régler ce conflit en collaboration avec l’Onu.

Mais au cours de cette visite de 19 heures, Bush a évité de soutenir Saakachvili dans sa lutte pour obtenir la fermeture des bases militaires russes implantées en Géorgie. Bush a déclaré qu’il avait parlé de ce problème avec le président russe Vladimir Poutine, qui lui a répondu que la Russie prenait ses dispositions pour satisfaire aux obligations posées par un accord déjà conclu avec la Géorgie.

"Je crois (...) que c’est un engagement important que le peuple géorgien doit entendre", s’est contenté de déclarer Bush, décevant ainsi les attentes du président géorgien.

Saakachvili, avocat de formation âgé de 37 ans, qui parle couramment anglais, a boycotté les cérémonies de lundi à Moscou parce que le Kremlin refuse de céder à ses injonctions de fermer immédiatement deux bases militaires russes implantées depuis l’époque soviétique sur le territoire géorgien (une à Batoumi au bord de la mer Noire, l’autre non loin de la frontière turque).

Moscou dispose de 3.000 hommes dans ces bases qui, pour Saakachvili, équivalent à une occupation militaire du pays. Les Etats-Unis, eux, ont envoyé des dizaines d’instructeurs militaires en Géorgie.

UNE FOULE GALVANISEE PLACE DE LA LIBERTE

Pendant son discours sur la Place de la Liberté, le président américain a assimilé la Géorgie à un "phare de la liberté", se référant à la "Révolution de la Rose" qui a amené au pouvoir le gouvernement pro-occidental de Saakachvili.

"Vous vous êtes rassemblés sans autres armes que vos roses et le pouvoir de vos convictions, et vous avez clamé votre liberté. Grâce à votre action, la Géorgie est souveraine et libre et est devenue le phare de la liberté pour cette région et pour le monde entier", a déclaré Bush.

Sur la place baignée de soleil, la foule galvanisée agitait des bannières clamant "M. George Bush, vous pouvez sauver la Géorgie."

Les Géorgiens ont accueilli avec enthousiasme la première visite officielle d’un président américain en exercice dans leur pays.

"C’est merveilleux que le président d’une super-puissance vienne nous rendre visite", s’est réjouit Nana Razmadze, professeur de 54 ans. "Nous espérons que les choses vont s’améliorer et qu’on va avancer. Je crois qu’à partir d’aujourd’hui, le monde nous verra différemment."

Pendant le discours de Bush, des groupes de personnes vêtues de rouge, de blanc et de bleu se sont mis en place derrière le podium pour former le drapeau américain et le drapeau rouge et blanc de la Géorgie.

C’est sur la place de la Liberté qu’en novembre 2003, la foule avait manifesté fréquemment avant de marcher sur le parlement, contraignant à la démission le président Edouard Chevardnadze, ancien ministre soviétique des Affaires étrangères et initiateur de la "perestroïka".

La Géorgie est la dernière des quatre étapes de la tournée européenne de George Bush, après la Lettonie, les Pays-Bas et la Russie où il a assisté lundi aux cérémonies sur la place Rouge, aux côtés de son homologue russe Vladimir Poutine.

Par Margarita Antidze et Caren Bohan, reuters.fr