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Deux militants du FLN sauvagement agressés

mardi 30 mars 2004, par Hassiba

Alors que l’on attendait une campagne dans la sérénité, des dépassements dangereux se manifestent de jour en jour. Dans la nuit de dimanche à lundi, à Belcourt, deux militants du FLN, qui affichaient les portraits du candidat Ali Benflis, ont été sauvagement battus.

Dans bien des cas, ils sont l’œuvre des partisans de Bouteflika, comme l’accusent les candidats à l’élection du 8 avril. D’après les propos des victimes, quatre individus, arrivés à bord d’une voiture Renault Clio classique non immatriculée et des postes radio à la main, se sont sauvagement attaqués à eux en les tabassant sans pitié. “La prochaine fois, on vous tuera si on vous trouve encore une autre fois en train d’afficher les portraits de Benflis”, les ont-ils menacés.
Plus grave encore, les agresseurs ont usé d’armes à feu contre ces deux militants qui ont réussi à prendre la fuite sans toutefois les atteindre. Ils se sont réfugiés à l’intérieur du lycée Rochaï-Boualem jusqu’à 2h30 du matin pour rejoindre ensuite l’hôpital Mustapha-Bacha.

Le jeune Rabah Abdessalam a eu 30 jours d’incapacité suite à un déboîtement de la clavicule et quant au jeune Rahmane Allalou sa jambe est plâtrée suite à une fracture. Deux certificats descriptifs leur ont été établis et ils passeront, aujourd’hui, chez le médecin légiste et une plainte sera déposée au niveau du commissariat de cette commune.

Suite à ce grave dérapage, le mouhafadh de Hussein-Dey, M. Badredine Adimi et représentant de Benflis au sein de la Commission politique de surveillance de l’élection a tenu une conférence de presse, hier, à la mouhafadha du FLN au niveau de la place du1er-Mai à Alger. Il a condamné énergiquement ces actes qu’il a qualifiés de “barbares” et de menaces devenues quotidiennes surtout au courant de cette deuxième semaine. “C’est des voyous qui sont payés par le clan de Bouteflika. Ils sont équipés financièrement d’armes à feu et de bombes lacrymogènes”, s’indigne M. Adimi. Ce dernier a aussi attiré l’attention des journalistes sur le parti pris flagrant de la police en faveur de Bouteflika, en citant plusieurs cas de dépassements par ce corps contre ces militants et même contre le coordinateur de cette commission au niveau de la wilaya d’Alger, Hakim Meziane, qui a été malmené par les agents de ce corps lors de sa mission de contrôle sur le terrain.

“Des rapports transmis aux autorités compétentes et des plaintes déposées sont restés sans suite”, révèle le représentant de Benflis. L’exemple d’un jeune militant du FLN qui a été agressé par les représentants de Bouteflika dans la commune d’El-Madania auquel le médecin a établi un certificat d’incapacité de 30 jours est édifiant.
Aucune poursuite n’a été engagée contre son agresseur malgré un dépôt de plainte.

Contrairement à un autre militant qui eu une altercation verbale avec un partisan du président-candidat. “Six voitures de police de marque Nissan sont venues l’interpeller chez lui comme un vulgaire terroriste. Il a été gardé jusqu’à minuit au niveau du commissariat et présenté devant le parquet. Le procès est reporté pour juin prochain”, raconte le mouhafadh.

Dans un communiqué rendu public, hier, par la permanence du candidat Benflis, nous pouvons lire : “Devant ces évolutions dangereuses et ces dépassements criards qui représentent une menace sérieuse pour l’état algérien, nous demandons par conséquent à toutes les autorités du pays et à leur tête l’armée populaire nationale, première responsable et garante de la sécurité du territoire national, de protéger le peuple algérien”.

M. B., Liberté