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Crash d’un avion tunisien près de la Sicile

dimanche 7 août 2005, par Ahlem

Les survivants du crash de l’ATR-72 de la compagnie aérienne tunisienne Tuninter, racontent le drame qu’ils ont vécu suite à l’amerrissage d’urgence de l’avion qui les transportait, dont l’impact avec la mer a été violent du fait que les moteurs avaient cessé de fonctionner.

Les familles des victimes pleurent leurs proches disparus suite au crash de l’ATR-72 du tunisien Tuninter.

Roberto, 24 ans, et sa petite amie Ilaria Lo Bosco, 23 ans, survivants de l’avion ATR-72 de la Tuninter, se sont hissés avec l’aide d’un autre passager sur l’une des ailes de l’ATR-72, s’y agrippant jusqu’à l’arrivée des secours. Ils figurent ainsi au nombre des 23 survivants. Treize corps ont été retrouvés et les secours en recherchaient encore deux, voire trois dimanche dans les eaux où surnageaient des objets ayant appartenu aux passagers du vol Bari-Djerba : une sandale en caoutchouc noir, un livre, un sac...

« Cela a été très rapide. Il n’y a pas eu de préparation », raconte Roberto, hospitalisé à Palerme pour des blessures légères aux bras et aux jambes. « A un moment, le moteur s’est arrêté. Ils nous ont dit qu’ils allaient faire un amerrissage d’urgence. Il y a eu un mouvement de panique. Tout le monde se débattait pour enfiler son gilet de sauvetage », explique-t-il à l’Associated Press. « J’ai inspiré à fond et ensuite j’ai senti l’eau arriver sur moi. J’ai ôté ma ceinture de sécurité et j’ai pu remonter à la surface ».

A quoi doit-il la vie sauve ? Au fait qu’il n’a pas obéi aux instructions de l’équipage et a gonflé son gilet avant l’impact, selon lui, et aussi à la position qu’il occupait avec Ilaria près des ailes, alors que la queue et l’avant de l’appareil ont coulé. « J’ai vu le pilote sur l’aile. Il était dans un état terrible, il avait le visage couvert de sang », se souvient-il.

Le pilote, Chafik Gharbi, souffre d’une fracture vertébrale et de traumatismes à la tête et à la poitrine, selon le Dr Mario Re, chef de l’unité de soins intensifs à l’Hôpital civique de Palerme. Une autre rescapée, Rosanna Di Cesare, 36 ans, se rendait aussi en vacances à Djerba, comme nombre des passagers de l’avion et d’Italiens l’été. C’était la première fois depuis un an que cette esthéticienne et son petit ami et patron, accompagnés par la mère de celui-ci, arrivaient à prendre des congés.

« C’était censé être une semaine de détente », soupire-t-elle sur son lit de l’hôpital de Palerme. Son compagnon s’en est tiré aussi mais ils sont sans nouvelles de la mère.
Comme Roberto, Rosanna affirme que l’impact a surpris les passagers. « Les moteurs se sont arrêtés, mais ils ne nous disaient rien », déclare-t-elle, ajoutant que l’équipage ne parlait guère italien. « Tout d’un coup, je me suis retrouvée sous l’eau, avec des morceaux d’épave devant moi. Je voyais un homme mort qui flottait devant moi. » La jeune femme a survécu en se raccrochant à une valise comme à une bouée. « Nous avons été miraculeusement sauvés. Même si j’ai tout perdu, je n’ai rien perdu », estime-t-elle.

D’après AP