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Bourse d’Alger : La dématérialisation tarde à venir

vendredi 30 avril 2004, par nassim

Alors qu’il devait être effectif en juin dernier, le passage à la dématérialisation des titres au niveau de la Bourse d’Alger attend toujours d’être officiellement entrepris.

Pourtant, à s’en tenir aux propos du président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations boursières (COSOB), M.Sadmi, la société en charge de cet important volet du processus portant modernisation de la Bourse d’Alger est fin prête pour effectuer de facto son entrée en activité. Dénommée Algérie Clearing la société du dépositaire central a été installée , rappelle-t-on , à l’effet d’assurer un déroulement rapide et sécurisé des transactions boursières à travers la dématérialisation des titres (actions et obligations). Selon M. Sadmi, la mise en exploitation du dépositaire central des titres ne dépend plus que de la signature de conventions devant régir les relations de fonctionnement d’Algérie Clearing avec la Banque d’Algérie, d’une part, et avec les banques primaires d’autre part.

Seulement , les lenteurs administratives étant devenues coutumières, ces nécessaires conventions tardent par conséquent à être finalisées. De ce fait, c’est la démarche portant dématérialisation des titres qui accuse en définitive un retard préjudiciable. Les entreprises qui ont lancé ces quelques derniers mois de nouveaux emprunts obligataires, à savoir la Société de refinancement hypothécaire (SRH), le groupe Sonatrach et la compagnie Air Algérie, ont toutes opté pour des opérations de gré à gré en ciblant les seuls épargnants institutionnels que sont les établissements bancaires. Alors que la relance de l’activité sur le marché boursier nécessite impérativement l’introduction de nouvelles valeurs mobilières à la cote, les entreprises sus-cités, signifiera M.Sadmi, ont choisi d’attendre le démarrage effectif du dépositaire central des titres avant de consentir à faire coter leurs obligations à la Bourse.

Au moment même où il continue de sombrer dans un état de morosité des plus inquiétants, le marché boursier d’Alger se retrouve ainsi privé d’un nouveau flux de titres du fait du retard accusé quant à l’entrée en activité de la société Algérie Clearing. Mis en place pour un coût global de quelque 2 millions d’euros, dont une partie provenant de bailleurs de fonds européens, selon le président de la COSOB, le dépositaire central des titres, convient-il de préciser, devait permettre de juguler les difficultés et les lenteurs qui continuent jusque-là à entraver le déroulement des opérations boursières.

L’existence physique des titres boursiers, dont notamment les certificats d’actions que les entreprises émettrices doivent confectionner à chaque nouvelle transaction, donne lieu à d’importants retards quant aux délais de dénouement des opérations et de livraison des titres. Des retards qui, selon les acteurs du marché, démotivent aussi bien les épargnants et les entreprises que les intermédiaires en opérations de Bourse. Pour y remédier, le passage à la dématérialisation des titres devient ainsi plus que nécessaire.

Une fois le dépositaire central mis en exploitation, la circulation des titres devra s’effectuer de compte à compte par un simple jeu d’écriture (les épargnants en Bourse devant tenir à la fois des comptes-titres et des comptes- espèces). Aussi, le déroulement des opérations boursières sera à la fois instantané et sécurisé. L’enjeu étant à l’évidence important , la Bourse d’Alger gagnerait ainsi à mettre rapidement à profit les services de la société Algérie Clearing.

Par A. Rezouali, El Watan