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Banques : pour dynamiser l’investissement en Algérie
jeudi 13 janvier 2005, par
Une nouvelle fois, la Badr vient de créer l’événement en annonçant un taux d’intérêt de 5,25% pour les crédits d’investissement.
Soit le crédit le moins cher et le plus attractif sur la place bancaire dans la mesure où l’effort de réduction consenti est de l’ordre de 0,75 point, c’est-à-dire passant d’un taux de 6 à 5,25%.
M. Farouk Bouyacoub, que nous avons joint, hier, nous a confirmé l’information en soulignant que ce bénéfice aura un effet rétroactif à compter du 1er janvier de l’année en cours. Ainsi, après la BEA, le CPA et la BDL, qui ont réduit le prix du crédit qu’elles vendent aux investisseurs de 6 à 5,5% avec l’espoir de relancer “l’appétit” des créateurs de richesses, il est intéressant de relever l’audace de la Badr qui semble avoir réservé sa surprise aux opérateurs, concurrence oblige.
Il est clair que l’orientation de la demande des crédits connaîtra, à coup sûr, une autre orientation sur le marché, en ce sens que le prix de la ressource sera un facteur déterminant dans le choix de la banque. Interrogé sur la rentabilité d’un crédit revendu à 5,25%, le président de la Badr rappellera que l’amélioration des indicateurs économiques du pays permettent d’entreprendre un tel réajustement qui “a bien sûr été étudié et minutieusement mis au point”. Mieux encore, M. Bouyacoub explique que cette faisabilité se révèle même opportune tant elle peut inciter à l’investissement et concourir à alléger les charges financières des entreprises, notamment sur les chapitres de l’exploitation.
En se démarquant comme à l’accoutumée des autres établissements de crédit de la place, la Badr, qui s’est redéployée sur l’agriculture, entend de la sorte booster ce secteur par effet d’intérêt sur les taux. Notre interlocuteur ne cache pas son intention de réserver d’autres surprises en direction “des créateurs de richesses” avant la fin de cette année. D’autre part, dans les arguments attractifs de cette banque, les clients qui ont déjà eu à émarger sur les lignes de crédit extérieur dédiées à l’investissement, le gain pour cette catégorie peut s’avérer substantiel.
Pour la ligne de la Banque africaine de développement (BAD), dont l’encours est de 7 milliards de dinars, le taux d’intérêt passera de 6 à 5,25%, alors que pour la ligne italienne Mediocredito, dont l’encours est estimé à 2 milliards de dinars, le taux pratiqué par la Badr reste révolutionnaire puisqu’il est de 3,5%. C’est dans le but de concourir à la relance économique du pays, “dans le cadre de la mise à niveau des fonctions bancaires”, que la Badr conjugue ses services et l’effort sur la rémunération des intérêts. L’objectif étant de faire jouer l’effet du nombre en termes de demandes et de ressources. Pour rappel, la Badr a commencé à baisser ses taux d’intérêt en février 2002, les ramenant de 8 à 6,5% jusqu’à décembre 2003, alors que les autres établissements bancaires avaient opté pour un taux de 7% .
De janvier 2004 à fin 2004, le taux de crédit d’investissement était de 6% à la Badr, alors que chez la concurrence, il arrivait à 6,5 % suivant des manœuvres sur deux périodes. Ce n’est qu’à partir de juillet 2004 que la banque que dirige M. Bouyacoub se voit rattrapée par les autres à hauteur d’un niveau de crédit de 6,5%.
Comme quoi la concurrence entre établissements de crédits publics est bel et bien effective au grand bonheur des opérateurs qui se doivent, désormais, d’investir d’abord dans leur choix de la banque.
Pour le pays, la révision à la baisse des taux bancaires est le meilleur indicateur de solvabilité et un ratio de bonne conduite financière tant il renseigne sur la maîtrise de certains risques inflationnistes.
Par Abdelkrim Wahid, Liberté