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Ali Benflis convoque le comité central du FLN

mardi 13 avril 2004, par Hassiba

Ali Benflis a convoqué, hier, une session extraordinaire du comité central (CC) du FLN, issu du VIIe congrès, pour lundi prochain.

L’ordre du jour de ce conclave est, outre l’étude de la situation organique du parti et l’évaluation des résultats de la dernière présidentielle, la préparation du VIIIe congrès du parti après son annulation, le 30 décembre dernier, par une parodie judiciaire à l’instigation du président Bouteflika. Cette session s’annonce décisive autant pour l’avenir du parti que pour celui de son actuelle instance dirigeante.

“Le problème, ce n’est pas que nous ayons ou pas la majorité des militants avec nous, le problème réside dans le fait que Bouteflika refuse un fonctionnement démocratique du FLN et veut la tête d’Ali Benflis. Bouteflika, s’il n’arrive pas à faire du FLN son comité de soutien, il le cassera”, relève une source proche du parti. C’est dire l’importance des menaces qui pèsent sur le parti qui détient la majorité à l’assemblée nationale.

Le patron du parti n’a pas pris seul, pour autant, la décision de convoquer cette session du comité central.
Dans le communiqué du FLN rendu public hier, il est précisé que la convocation de la session du CC intervient suite à “de larges consultations” menées par le secrétaire général du parti avec ses collaborateurs et des cadres du parti.

Des ex-ministres, des parlementaires, des membres du bureau politique (BP) et du comité central, des personnalités nationales ainsi que des sympathisants du FLN se sont, en effet, succédé au siège d’Hydra, depuis vendredi dernier, date de la proclamation des résultats préliminaires, pour lui exprimer leur soutien.
Selon une source du parti, ces différents responsables ont affirmé à leur leader leur “pleine disposition et disponibilité à se battre encore à ses côtés et à défendre le FLN”.

C’est donc fort de l’adhésion des instances dirigeantes de son parti qu’Ali Benflis convoque le comité central. Mais c’est également fort du soutien de plus des deux tiers (2/3) des membres du comité central des VIIe assises de son parti que le patron du FLN prend l’initiative. “Les formulaires d’engagement dûment légalisés par les membres du comité central issu du VIIe congrès, au nombre de 164 sur 243 ont été authentifiés par un huissier de justice”, avait affirmé Ali Benflis, le 16 janvier dernier, lors d’une rencontre avec ses cadres militants à la kasma de Bourouba (Alger).

Parmi les 164 membres du CC ayant soutenu le secrétaire général du parti avant l’élection, il est fort probable qu’on assiste à quelques retournements de veste à l’issue de la proclamation officielle des résultats de ce scrutin. “Il faut s’attendre à ce que certains membres du comité central qui ont soutenu Ali Benflis uniquement par opportunisme rejoignent le mouvement dit de redressement”, admet une source proche de la direction du parti, tout en précisant que “pour le moment, personne n’a basculé dans l’autre camp”. “Pour notre part, ajoute notre source, nous avons mené une campagne électorale des plus dignes, nous sommes des militants de conviction ; nous nous battons pour un projet de société, nous n’allons pas baisser les bras parce que les fraudeurs ont spolié le peuple algérien de ses voix, nous allons de l’avant pour instaurer un État démocratique en Algérie.”

À la veille de la tenue du comité central, Ali Benflis a le moral au beau fixe. “il nous a étonnés par sa force de caractère et son assurance le jour où la justice a invalidé le VIIIe congrès. Aujourd’hui, après les résultats de l’élection où l’administration nous a, par la fraude, privés de la victoire, Ali Benflis nous surprend encore par sa détermination et son moral d’acier”, témoignait, hier, un membre du bureau politique. Ali Benflis et ses fidèles semblent donc avoir choisi la résistance en se montrant prêts à en découdre dans un congrès où les “redresseurs”, galvanisés par le plébiscite d’Abdelaziz Bouteflika, ne se contenteront pas de faire de la figuration.
Certains viendraient à ces assises carrément pour régler des comptes.

Mais on en est encore loin et il n’est pas dit que l’initiative de Benflis agréera le groupe à Belkhadem.

N. Mellal, Liberté