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Algérie - Maroc : signes de détente

mardi 19 avril 2005, par nassim

L’année 2005 se présente sous le signe d’une période favorable au rapprochement entre l’Algérie et le Maroc.

L’événement est passé presque inaperçu, mais toutes les l’ont bien

Le président algérien et le roi du Maroc tentent de rapprocher les deux pays.

indexé au chapitre des nouveautés : un feuilleton comique a été diffusé par la chaîne de télévision algérienne et, avant-hier dimanche, les téléspectateurs ont commencé à s’habituer au style marocain, qui, en fait, ne se situe pas loin des productions algériennes, et est, ce de fait, très « accessible » aux foyers algériens. Le feuilleton, La Fatma, produit par « 2M » la deuxième chaîne marocaine, passe donc à la télévision et la nouveauté réside dans le fait qu’il s’agit bien là de la première diffusion officielle d’une production marocaine sur la chaîne de la très officielle télévision nationale depuis plusieurs décennies. Autre signe à inscrire au chapitre de la détente politique entre Alger et Rabat, la participation marocaine à la Foire panislamique d’Alger, organisée sous le patronage du ministre algérien de la PME, Mustapha Benbada ; la Foire internationale réunit aux côtés des entreprises algériennes, des entreprises commerciales marocaines, avec l’objectif commun de présenter bientôt un produit apte à investir le marché international et d’obtenir de bons résultats.

Tout cela intervient, il est vrai, après la rencontre Bouteflika - Mohammed VI en marge du Sommet arabe d’Alger, puis à la décision de l’Algérie d’annuler la nécessité du visa pour les ressortissants marocains, procédure en vigueur depuis 1994. Cela n’a pas abouti à une reprise immédiate des relations et à une ouverture des frontières comme le souhaitaient des dizaines de milliers de jeunes des deux pays, mais on peut d’ores et déjà constater que la presse se fait plus conciliante. Vecteur par excellence des hostilités politiques, des coups tordus et campagnes d’intox-manip, la presse des deux pays est plus calme, détendue, presque libérée de ses pesanteurs politiques qui l’encombraient depuis bientôt trente ans. Mais cela ne règle pas pour autant le problème des frontières, lesquelles demeurent fermées jusqu’à nouvel ordre. Le contentieux sécuritaire qui reste en suspens entre les deux pays est assez important pour être passé sous silence, aussi les responsables de la sécurité intérieure planchent sur certains points d’importance tels la coopération policière, le contrôle des frontières, le renseignement, etc.

L’étendue des frontières, le flux des émigrants clandestins (non pas uniquement des pays du Sahel, mais d’une bonne dizaine d’autres pays africains qui utilisent le Maroc et l’Algérie comme rampe de lancement pour passer en Europe), le relief accidenté et la nature poreuse de certains axes frontaliers à Aïn Sefra et Béchar poussent à plus de rigueur avant la réouverture réelle des frontières. La majorité des commerçants des zones frontalières marocaines, comme ceux de Oujda, ont souffert de la fermeture des frontières en 1994, et perdu 90% de leurs clients, des jeunes Algériens, qui se faisaient un plaisir de passer de Maghnia à Oujda en une demi-heure de temps, dépenser tout leur argent en achats de produits électroménagers, vêtements et autres.

Par Fayçal OUKACI, lexpressiondz.com