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Algérie - Maroc : coopération dans le commerce

lundi 25 avril 2005, par nassim

La création hier à Alger d’une chambre de commerce algéro- marocaine donne le ton aux visées de l’Algérie et du Maroc à vouloir « mettre en place de nouveaux mécanismes d’échanges » susceptibles d’augmenter entre eux les flux commerciaux, dont le niveau actuel est qualifié de « ridicule ».

Plus de 70 hommes d’affaires marocains représentant divers secteurs d’activités séjournent depuis hier à Alger, où ils ont conclu un accord portant création d’une chambre de commerce algéro- marocaine. Ils se sont retrouvés avec leurs homologues algériens pour, en outre, tisser des relations d’échanges et de partenariat dans diverses activités. « Il y a de la place pour tout le monde dans le milieu d’affaires algérien en plus, je préfère travailler avec un voisin que je connais depuis toujours et qui, de surcroît, a enregistré de grandes avancées dans les services. Nous avons besoin de l’expertise de nos amis marocains et aussi d’échanger nos produits de part et d’autre », nous a dit hier Ali Habour, président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), en marge de la cérémonie de signature à l’hôtel Hilton de l’accord algéro-marocain.

Le président de la Chambre marocaine de commerce, d’industrie et de services ne cache pas, pour sa part, son enthousiasme à voir les relations algéro-marocaines prendre un nouveau souffle. Abdelhakim Kemmou, qui est en même temps président de la Fédération des chambres de commerce marocaines et des chambres de commerce arabes, rappelle que l’idée de mettre sur pied une chambre de commerce mixte a germé depuis mars dernier, période à laquelle « une cinquantaine d’hommes d’affaires algériens ont honoré le Maroc par leur visite ». Il estime que la chambre algéro-marocaine permettra aux hommes d’affaires des deux pays de mieux se connaître, d’échanger des informations et d’initier des projets de partenariat. « C’est pour la première fois qu’on voit la présence de patrons d’entreprises diverses, ce qui permettra de prendre tout de suite et facilement des décisions à cet effet », a-t-il relevé.

Après Alger, c’est Oran qui accueillera, à partir de demain mardi, la délégation marocaine. « Nous pensons revenir au Maroc avec des projets, sinon au moins une vision claire des choses », nous dit M.Kemmou, qui est persuadé tout autant que M.Habour qu’un échange de divers produits entre les deux pays est très possible. « Et pourquoi pas des contrats précis par exemple dans le secteur du bâtiment qui présente un projet important, celui de la réalisation d’un million de logements », explique le président de la chambre marocaine de commerce. « Nous intervenons au Gabon et au Burkina, je ne vois pas pourquoi nous ne le ferons pas en Algérie », estime-t-il.

Les Marocains sont convaincus de pouvoir faire beaucoup de choses « notamment dans les services, en matière de sous-traitance », ajoute le président de la chambre algérienne, qui note que « les Marocains ont une grande expérience dans le secteur bancaire, on peut travailler ensemble dans le respect des normes universelles et des lois des deux pays ».

La lutte contre l’informel figure dans cet ordre d’idées des hommes d’affaires des deux pays qui sont persuadés, comme le dit M.Habour, que « par le renforcement de nos relations de partenariat et d’échanges, on pourrait juguler ce fléau qui mine nos entreprises d’un côté comme de l’autre ».

Amam El-Hak Ahmed, homme d’affaires marocain, connaît le marché algérien pour s’être lié avec Sonatrach en avril dernier. « Nous sommes spécialisés dans la maintenance industrielle pointue et nous avons décroché le contrat avec Sonatrach sur avis d’appel d’offres », souligne-t-il. Non sans préciser que « nous sommes moins cher de 50% que les autres partenaires étrangers qui y avaient soumissionné ». Son entreprise intervient au complexe ENIP de Skikda « pour la maintenance des grosses machines » et dans les structures Sonelgaz de M’sila. Abdelhakim Kemmou tient à être rassurant en affirmant que « nous pensons que ce sont nous les hommes d’affaires privés qui pourrons faire converger les intérêts des deux pays et nous sommes sûrs que les politiques vont suivre, d’autant que nous sommes liés par le sang et le voisinage. Nous n’attendrons pas de commission mixte pour commercer à travailler ».

Par Ghania Oukazi, quotidien-oran.com