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Air Algérie se modernise

jeudi 25 mai 2006, par Bilal

Le patron d’Air Algérie a rendu public la nouvelle stratégie de la compagnie aérienne nationale pour faire face à la concurrence et aux réalités du marché du transport aérien.

Air Algérie est critiqué pour ses tarifs jugés excessifs.

Le patron d’Air Algérie, Tayeb Benouis, a décidé donc de tout dire : l’ère de l’ouverture de lignes sans calcul de rentabilité est révolue. Désormais, c’est le marché qui dictera ses lois, ou du moins pour les lignes internationales. Convaincu qu’il faut « appliquer la vérité des prix », Benouis a déclaré sans détour qu’« Air Algérie augmentera ses tarifs à chaque fois que le prix du kérosène ou les différentes taxes augmentent ». Et comme pour argumenter ses propos, le PDG a indiqué que la facture du carburant est passée de 5,8 milliards de dinars en 2004 à 7,4 milliards de dinars en 2005.

Autre exemple : la redevance passager aéroportuaire qui est perçue par l’UGSA, est passée, quant à elle, de 345 dinars à 900 dinars depuis le premier avril dernier. Toutefois, rassure le conférencier, la série de hausses que n’a cessé d’opérer Air Algérie ne se poursuivra pas pour l’année en cours : « Aucune autre augmentation n’est programmée en 2006 », déclare-t-il. Mais rien n’est garanti pour ce qui est de 2007. En fait, poursuit-il, selon les prévisions et les éléments d’analyses disponibles, la conjoncture internationale pourrait obliger la compagnie publique à réajuster ses prix.

Les subventions de l’Etat pour le cas des lignes internationales, apprend-on de la même source, concernent évidemment les lignes déficitaires comme celle d’Alger-Moscou et Alger vers des pays africains. Un déficit qui s’explique par la faiblesse du trafic. Pour les lignes domestiques, en revanche, Tayeb Benouis plaide pour une non augmentation des prix sinon « personne ne prendra l’avion ». Pour le moment, c’est l’Etat qui paye le déficit engendré par ces lignes et jusqu’à un passé récent Air Algérie faisait carrément dans le financement croisé .

Interrogé sur la concurrence des autres compagnies étrangères, le patron d’Air Algérie a été particulièrement sévère. Il les accuse clairement et sans détour de « ne pas jouer franc jeu sur les tarifs ». Benouis qui dit « accepter la concurrence loyale » a révélé que des compagnies aériennes qui opèrent en Algérie, notamment l’allemande Lufthansa, ont d’ailleurs été « saisies par la direction de l’aviation civile ». Sur le chapitre socioprofessionnel, le PDG a annoncé en présence du syndicat UGTA de l’entreprise que la convention collective est en phase de révision. Benouis a révélé également qu’un plan de départ volontaire adopté par la direction générale et le partenaire social est proposé aux travailleurs.

Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran