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Abdelaziz Bouteflika plaide le renforcement des relations algéro-marocaines

samedi 21 août 2004, par Hassiba

Comme c’est également le cas avec les voisins tunisiens à travers la commémoration commune de Sakiet Sidi Youcef, l’Algérie partage des pans de l’histoire avec le Maroc.

Le 20 Août est, à ce propos, une date symbole puisque, outre le double anniversaire national représenté par les événements du Nord-Constantinois (1955) et le Congrès de la Soummam (1956), c’est le repère commémoratif pour les voisins marocains qui, comme le relève Abdelaziz Bouteflika dans son message au souverain marocain, célèbrent « les prouesses du 20 Août lorsque le peuple s’est rassemblé autour de son roi et son leader, votre grand-père le roi Mohamed V et votre père le roi Hassan II ».

« Au moment où le peuple marocain frère commémore le glorieux anniversaire du 20 Août, cet événement historique, qui conforte la détermination de tout Marocain et tout Algérien à consentir des sacrifices pour se débarrasser du joug du colonialisme, cette célébration fut une importante date dans notre guerre commune de libération et restera gravée dans notre mémoire collective comme une source de fierté, de par les notions de solidarité qu’elle véhicule, et une occasion pour réaffirmer notre fidélité aux artisans de la libération, des hauts faits et des valeurs pour lesquels nos martyrs ont payé de leur vie », écrit notamment le président algérien au roi marocain. « Cette fête nationale étant suivie d’une fête aussi bénie qui est votre anniversaire », ajoute Abdelaziz Bouteflika à l’adresse de Mohamed VI. Ainsi l’Algérie réitère-t-elle, à travers le récent message du président Abdelaziz Bouteflika au roi Mohamed VI, sa disponibilité à établir des « relations plus fortes avec le Maroc frère ».

Dans ce texte rendu public jeudi dernier à Oran par la voix du ministre des Moudjahidine, Mohammed Cherif Abbas, il est souligné que « la solution des problèmes auxquels fait face le Maghreb arabe réside dans la mise en œuvre d’une vision claire et judicieuse qui prend en compte les exigences de l’avenir ». Selon le message du président algérien au souverain marocain, le choix de la date du 20 Août, en plus de la coïncidence avec la réunion des pays non alignés à Bandung, intervenue en pleins préparatifs de l’assemblée générale annuelle de l’ONU, obéissait aussi sur le plan externe au « devoir de solidarité fraternelle entre le peuple algérien et son frère marocain ».

« L’Armée de libération nationale, n’ayant en effet pas oublié que le colonisateur s’était érigé le droit d’éloigner Sa Majesté le roi Mohamed V, le prince héritier Hassan II et toute la noble famille royale de leur patrie pour les exiler sur l’île de Madagascar ». Depuis l’exil en 1953 du grand-père de l’actuel roi du Maroc, ce pays voisin célèbre la « Révolution du roi et du peuple » le 20 août de chaque année. « La réaction des moudjahidine était tout d’abord une action militaire, mais dénotait, de par son timing, d’une vision politique aux larges perspectives et à l’ambition fort audacieuse. Une position authentique ancrée dans les traditions de fraternité et de solidarité entre les enfants du Maghreb arabe », souligne Abdelaziz Bouteflika en ajoutant qu’« évoquer le Maghreb arabe nous amène à affirmer la disponibilité de la République algérienne démocratique et populaire en faveur de relations plus solides avec le royaume du Maroc frère ».

Le chef de l’Etat estime toutefois que « la solution des problèmes du Maghreb arabe doit s’inscrire dans une vision pertinente et précise qui tienne compte de tous les aléas, présents et futurs, de notre temps ». Du point de vue algérien, le Maghreb ne peut atteindre ses objectifs et réaliser son intégration tant que le processus de décolonisation au Sahara occidental ne sera pas conforme aux résolutions des Nations unies et du Conseil de sécurité relatives à cette question. La conviction algérienne, telle qu’exprimée par Abdelaziz Bouteflika, soutient que « la solution du conflit du Sahara occidental réside dans le strict respect de la Charte des Nations unies, notamment en ce qui concerne le droit des peuples à l’autodétermination, sans porter atteinte à leur dignité ».« Je saisis cette occasion pour vous réitérer notre attachement à poursuivre une action sincère susceptible d’aplanir tout ce qui est de nature à entraver le retour des relations entre nos deux pays frères à leur cours normal, n’ayant d’autre alternative que d’emprunter la voie la meilleure, celle qui doit mener à la consolidation des liens de fraternité et de complémentarité, de se soumettre à l’inéluctabilité du destin naturel commun et d’harmoniser les efforts dans le processus d’édification de notre Maghreb arabe, conformément à la légalité internationale qui se traduira par le respect de la charte et des résolutions de l’ONU », explique le même message.

Par Karim Massine, La Tribune